Un septième conseiller congédié par Valeurs Mobilières Desjardins (VMD) en 2011 poursuit son ancien employeur, estimant que le tout s'est fait «sans motif sérieux» ainsi que de façon «abusive».

Dans une requête déposée le 13 août devant la Cour supérieure du Québec, au Palais de justice de Thetford Mines, Vincent Houle, âgé de 37 ans, réclame un peu plus de 1 million de dollars à son ex-employeur.

En novembre 2011, M. Houle, ainsi que huit autres conseillers, étaient congédiés par Valeurs Mobilières Desjardins. Ces neufs personnes étaient soupçonnées d'avoir réalisé des transactions aux Bahamas, un paradis fiscal, sans en informer leurs supérieurs, selon l'employeur.

Depuis, certains ont choisi de poursuivre leur ex-employeur. En mai dernier, les ex-conseillers Marc Dalpé ainsi que Jean-Marc Milette ont notamment réclamé un montant de 6,2 millions de dollars à VMD.

Vincent Houle écrit dans sa requête «qu'il ne détenait aucun compte externe lors de son congédiement et cela, à la connaissance de la défenderesse (VMD)».

Il précise cependant qu'au moment de son embauche, deux de ses clients détenaient un compte auprès de la Banque Nationale Internationale.

Ces comptes auraient été ouverts avant son embauche au sein de la Financière Banque Nationale, en 1999, mais ont été fermés par la suite. M. Houle soutient que Valeurs Mobilières Desjardins était parfaitement au courant de cette situation et qu'on ne lui avait jamais demandé de fermer ces comptes.

De son côté, un porte-parole du Mouvement Desjardins, André Chapleau, a rappelé que le fait d'avoir un compte dans un paradis fiscal n'était pas une activité illégale. «Ce qu'on a reproché aux personnes concernées, c'est de ne pas avoir déclaré les transactions et les revenus qu'ils faisaient avec ces transactions-là à VMD», a expliqué M. Chapleau.

Vincent Houle prétend également, dans sa requête, que de gérer des comptes dans des paradis fiscaux aurait été une pratique répandue et tolérée au sein du Mouvement Desjardins, ce qu'a réfuté son porte-parole.

«Je ne sais pas d'où ça vient, a dit M. Chapleau. On n'a pas encore reçu les éléments de preuve. Il n'y a rien, nous, qui nous indique que c'était la situation.»

M. Houle va même plus loin dans sa requête, alléguant que Valeurs Mobilières Desjardins a facilité cette pratique.

«La défenderesse (...) y a même participé par le biais de la Caisse populaire de Thetford Mines, en facilitant l'ouverture de comptes auprès de la Banque Nationale Internationale aux Bahamas», est-il écrit dans le document.

M. Chapleau n'a pas commenté davantage les allégations qui se trouvent dans la requête de M. Houle.

Selon le plaignant, VMD «a même mis en place une stratégie» pour s'approprier sa clientèle.

Ce dernier croit également que ce ne sont pas tous les employés qui sont traités de la même façon chez Valeurs Mobilières Desjardins.

«Certains conseillers, voire même des directeurs, ayant posé des gestes beaucoup plus graves (...) et ayant reçu d'importantes sanctions de l'Organisme canadien de réglementation de commerce des valeurs mobilières ou d'autres tribunaux ont d'ailleurs été engagés et/ou son toujours à l'emploi dans le réseau (de VMD)», affirme-t-il.

Il a été impossible de rejoindre M. Houle, actuellement à l'emploi de Valeurs mobilières Banque Laurentienne à la succursale de Thetford Mines.