La chaîne de boutiques La Vie en Rose a franchi cette semaine un nouveau jalon dans sa croissance internationale. L'Australie a accueilli un premier magasin de lingerie féminine conçue au Québec et est devenu le 12e pays où est implanté le groupe montréalais. La Vie en Rose s'est attaquée au marché international il y a neuf ans et, au terme de l'année 2013, la franchise comptera 75 magasins dans 15 pays.

À 50 ans, François Roberge, PDG de La Vie en Rose, se décrit encore comme un entrepreneur aventurier. Il aime partir à la découverte de nouveaux marchés où il pourra développer son réseau de boutiques de lingerie féminine et il n'hésite pas à foncer quand il déniche le partenaire commercial qui lui convient.

«L'avenir du groupe est à l'international. On a 168 boutiques au Canada, et j'estime qu'il reste de la place pour l'ouverture d'une vingtaine d'autres. Notre concept et notre marque s'exportent bien et on a décidé de capitaliser là-dessus», résume ce passionné du commerce au détail.

François Roberge n'hésite pas à se commettre lorsqu'il déclare très sérieusement que La Vie en Rose dénombrera pas moins de 1000 boutiques dans le monde d'ici 15 ans. Il s'agit, selon lui, d'un objectif tout à fait réalisable.

«Lorsque j'ai acheté La Vie en Rose, en 1996, la chaîne était en difficulté et comptait 23 magasins. On est rendu à 235 boutiques et on prévoit ouvrir 40 nouveaux sites à l'international au cours des trois prochaines années. On n'est pas encore en Chine et en Inde, là où il y aura beaucoup de potentiel de développement», anticipe le PDG.

Le modèle Aldo

François Roberge ne s'en cache pas, il a pris le Groupe Aldo comme modèle de développement et il avoue une grande admiration pour son fondateur Aldo Bensadoun.

«Mon mentor, ç'a été mon oncle Paul-Delage Roberge, pour qui j'ai travaillé dans son réseau de boutiques et qui m'a tout appris du commerce de détail. C'est d'ailleurs Paul Roberge qui m'a mis sur la piste de La Vie en Rose lorsqu'il a appris que le groupe était en difficulté et qu'il était à vendre en 1996.

«Mais mon modèle, c'est le Groupe Aldo qui est l'un des cinq groupes de commerce au détail qui ont un réseau de plus de 1000 boutiques à l'échelle mondiale», expose François Roberge.

Le PDG de La Vie en Rose explique d'ailleurs qu'il fait appel à différents partenaires commerciaux internationaux du Groupe Aldo pour développer sa franchise.

«On a une franchise maîtresse que l'on offre à des développeurs commerciaux qui prennent en charge l'implantation d'un nombre défini de franchises dans une région donnée.

«Le groupe australien avec qui on vient de s'associer s'est engagé par contrat à ouvrir 14 boutiques en cinq ans. Ultimement, le groupe entrevoit la possibilité d'exploiter un réseau de 80 magasins de La Vie en Rose sur le territoire australien», souligne François Roberge.

Déjà fortement implantée au Moyen-Orient avec une cinquantaine de boutiques, La Vie en Rose s'attelle maintenant aux marchés de l'Afrique du Sud, de l'Amérique du Sud, avec un premier magasin-test au Panama, de la Tunisie et de l'Indonésie. Tout ça dans la prochaine année.

Logistique mondiale

Le modèle d'affaires de La Vie en Rose est simple. Tout le design et le marketing de lingerie féminine et de maillots de bain - le groupe compte 65 boutiques La Vie en Rose Aqua au Canada - sont faits au Québec, et les vêtements sont fabriqués en Chine, au Vietnam, en Thaïlande, en Inde, en Égypte, au Sri Lanka et au Bangladesh.

Chaque année, François Roberge visite ses partenaires commerciaux internationaux, et ceux-ci doivent lui rendre la pareille à Montréal où on leur présente les dernières nouveautés et les campagnes de marketing de la prochaine année.

«Tous les vêtements pour nos 168 boutiques canadiennes sont acheminés à notre entrepôt de Montréal, tandis qu'on a ouvert un centre de distribution à Dubaï pour desservir le marché du Moyen-Orient.

«On prévoit ouvrir prochainement un centre à Hong Kong pour fournir les marchés asiatique et australien», précise le PDG.

La Vie en Rose n'a pas été touchée par l'effondrement de l'usine de textile qui a fait plus de 1000 morts au Bangladesh.

«On est au Bangladesh depuis longtemps, mais nos fournisseurs ne sont pas de la région où il y a eu ce terrible accident. Notre fournisseur a une usine beaucoup plus petite où on produit des vêtements de qualité.

«C'est le même fournisseur qui fabrique les vêtements Tommy Hilfiger. Les normes sont nettement plus élevées que dans les usines de textile où on produit des vêtements bon marché», observe François Roberge.

Avec ses multiples projets d'expansion, l'entrepreneur concède qu'il n'est pas près de ralentir le rythme.

«Je passe deux ou trois mois par année à l'extérieur du pays, mais j'essaie de rationaliser mes déplacements. J'ai plus de 2 millions de points Aeroplan d'accumulés. Je dois être dans le top au Canada», souligne-t-il.