Chaque période de cotisation REER amène la même question. Comment dois-je investir mon épargne accumulée à l'abri de l'impôt? Quels produits pourront mieux me servir à bonifier mes rendements et à faire croître mon capital?

Pour s'y retrouver, séparons les produits de placement en deux grandes catégories. La première, ceux qui font appel aux marchés boursiers, soit les actions, les fonds communs d'actions, les fonds négociés en Bourse qui répliquent des indices boursiers, et les billets à capital garanti dont le rendement est lié à un ensemble de titres ou à un indice boursier. On les surnomme les actifs risqués.

La deuxième, tous les produits qui versent des intérêts, tels les obligations de gouvernement et de société, les dépôts garantis par les banques (CPG). Dans le jargon du placement, on les appelle les titres à revenu fixe.

Prévoir quels seront les produits les plus performants n'est pas chose facile.

Actifs risqués

À pareille date l'année dernière, les investisseurs fuyaient le risque, rappelle Pierre Payeur, conseiller principal chez Desjardins, Gestion de patrimoine. Aux États-Unis, le marché immobilier, tout comme la croissance économique, demeurait très incertain. En Europe, la situation empirait chaque jour. La Grèce, tout comme l'euro, risquait à tout moment d'imploser. En Chine, l'économie montrait des signes évidents d'essoufflement.

Les conseillers parlaient surtout de prudence et incitaient les épargnants à la méfiance envers les marchés boursiers. Les titres à revenu fixe, tels que les obligations et les certificats de dépôt, allaient s'avérer, selon eux, un bon refuge devant les turbulences qui s'annonçaient sur les marchés des actifs risqués. Et ce, même si les rendements qu'ils offraient étaient très bas.

Mais contrairement aux attentes de début d'année, ce sont les actifs risqués qui se sont avérés les plus performants. Les indices boursiers ont généré des rendements de 30% en Allemagne, de 18% dans l'ensemble des pays émergents, de 14% aux États-Unis et de 7% au Canada. Pendant ce temps, l'indice DEX de l'ensemble des obligations canadiennes, qui est l'indice de référence de la plupart des fonds communs d'obligations, réalisait un rendement de 3,6%.

Un climat plus serein

Que nous réserve l'année 2013? Les perspectives énoncées par les experts en placement sont très différentes en ce début d'année qu'elles l'étaient il y a 12 mois. Les spécialistes croient que l'environnement économique s'est assaini et qu'il permet d'aller vers les actifs plus risqués.

Les mesures prises par les banques centrales ont permis durant la dernière année de relancer le secteur immobilier américain et de démontrer que l'euro est là pour demeurer, explique Martin Lefebvre, Stratège, Placements et répartition de l'actif à la Banque Nationale. «On carbure aux taux zéro et les économies se replacent», dit-il.

Les gains espérés de la Bourse en 2013 sont supérieurs à ceux que les obligations pourraient générer, affirme-t-il. Et même, détenir des obligations à échéance relativement longue est maintenant risqué à cause du niveau des taux d'intérêt, selon lui. Car le jour où les taux remonteront, les détenteurs d'obligations à long terme seront condamnés pour plusieurs années à recevoir un taux d'intérêt très bas, et ne profiteront pas de la hausse.

Mais l'importance de détenir un portefeuille diversifié, soit une composition des deux types d'actifs, demeure, rappelle Pierre Payeur. «Le portefeuille doit comporter sa dose de titres à revenu fixe, surtout des obligations à court terme, non pas pour le rendement, mais pour garantir une partie du capital, et ainsi équilibrer le risque», dit-il.