«Pour un étudiant, quelle est la meilleure option: CELI ou REER? Qu'est-ce qui est le plus avantageux?» - Mathieu

«Je suis étudiant et désire mettre de l'argent de côté en vue de projets à moyen terme. Quel compte privilégier?» - Gabriel

«En tant qu'étudiante universitaire dont les cours d'économie au secondaire semblent bien loin, que devrais-je savoir pour bien préparer mon avenir? Où investir? Quels comptes me créer?» - Alex

Révisons nos leçons: faisons d'abord l'ABC du REER et du CELI.

Le REER (Régime enregistré d'épargne-retraite) vise à constituer des épargnes de retraite. Il consiste à reporter à la retraite les impôts payables sur les sommes cotisées et sur les revenus de placement qu'elles génèrent. C'est pourquoi le fisc accorde une déduction d'impôt au moment où ces sommes sont cotisées. Corollaire, il imposera les retraits du REER.

Pour sa part, le CELI (Compte d'épargne libre d'impôt) veut encourager l'épargne tout usage: chaque année, tout contribuable d'au moins 18 ans se voit accorder la possibilité d'investir environ 5000$ dans le cadre d'un CELI, où les rendements de ses placements ne seront pas soumis à l'impôt. Aucune déduction n'est accordée sur les sommes déposées, mais aucun impôt ne s'applique aux retraits. Les sommes retirées du CELI peuvent y être retournées sans pénalité dès l'année suivante.

«En raison de la déduction fiscale qu'il va donner, le REER m'apparaît supérieur au CELI pour un travailleur qui gagne un revenu moyen, relève Martin Dupras, président de la firme ConFor financiers. Mais les étudiants comme Mathieu, Gabriel ou Alex ont probablement accumulé très peu de droits de cotisation au REER.» Et même s'ils avaient quelque épargne à y verser, leurs faibles revenus annuels ne leur procureraient sans doute que des crédits d'impôt dérisoires.

Déterminer le projet

Il faut savoir à quoi sont destinées les sommes épargnées: préparer l'achat d'une future propriété? Acheter une voiture? «Selon la raison pour laquelle ils épargnent, on pourra choisir le meilleur des véhicules.» Véhicules de placement, bien sûr.

Si le projet ne concerne ni la retraite ni une propriété, le CELI sera le meilleur outil. Il permettra d'épargner à l'abri du fisc et de faire des retraits sans contraintes ni impôts au moment approprié.

S'il s'agit d'accumuler la mise de fonds pour l'achat éventuel d'une première résidence, l'étudiant pourrait constituer d'abord un coussin de sécurité dans un CELI. Quand il commencera à travailler à temps plein, il pourra transférer une somme dans son REER, qui lui procurera alors une déduction fiscale utile. Il utilisera le RAP au moment de l'achat.

L'étudiant pourrait toujours cotiser à son REER dès maintenant, et ne demander la déduction fiscale que lorsqu'il entrera sur le marché du travail avec un salaire conséquent.

«Mais avec la création du CELI, cette stratégie présente moins d'intérêt», soutient Martin Dupras. Si un coup dur survient dans l'intervalle, un retrait du CELI est plus aisé et moins coûteux.

C'est principalement l'échéance du projet qui déterminera le type de placement à privilégier.

«S'ils veulent constituer un coussin de sécurité à brève échéance ou acheter une maison dans deux à cinq ans, je choisirais un placement relativement prudent», indique-t-il.

À titre d'exemple, il cite des fonds équilibrés «assez pondérés en obligations», des dépôts garantis ou le marché monétaire. Le rendement est mince, mais pour des projets à court terme, c'est la sécurité du capital qui prime.

«Si, par miracle incroyable, ils sont déjà interpelés par la retraite, on pourrait alors opter pour des placements davantage axés vers les marchés financiers.»