Le patronat ne demande pas mieux que de croire le gouvernement du Parti québécois quand celui-ci réitère son engagement d'atteindre l'équilibre budgétaire dès 2013-2014. Il se dit néanmoins perplexe devant le prochain budget.

«Je n'ai vraiment aucune idée comment il va s'y prendre [pour équilibrer le budget]. J'ai hâte de voir», dit Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec (CPQ).

Depuis son élection, le gouvernement de Pauline Marois a annoncé une série d'initiatives comme la création de 28 000 places en garderie qu'il faut financer, tout en renonçant aux sources de revenus additionnels proposées par le gouvernement libéral précédent comme les tarifs d'Hydro et les droits de scolarité.

«La demande prioritaire, c'est de maintenir l'objectif de l'équilibre budgétaire sans avoir recours à une hausse du fardeau fiscal», dit Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, joint à Paris.

Malgré les échos des derniers jours laissant entrevoir un resserrement des dépenses en infrastructures, M. Leblanc se croise les doigts pour que Québec renouvelle son engagement à réaliser dans des délais précis la reconstruction de l'échangeur Turcot et d'autres infrastructures vitales pour Montréal.

Tout report inacceptable

Pour sa part, le Conseil du patronat n'acceptera aucun délai dans le retour à l'équilibre budgétaire, comme l'a pourtant annoncé le fédéral la semaine dernière. «Il n'y a pas de raison pour la province de le faire. Le gouvernement fédéral ne réduira pas ses paiements de transfert aux provinces», dit M. Dorval.

À la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, on exhorte le gouvernement à faire le ménage dans ses dépenses. «Je ne veux pas voir demain des hausses d'impôt», dit Martine Hébert, vice-présidente Québec.

Tous les aspects de la fiscalité sont rendus à leur point limite d'efficacité, renchérit M. Dorval. Le président du CPQ aurait souhaité voir des analyses objectives et indépendantes démontrant l'inefficacité de la protection de 15 ans accordée aux brevets pharmaceutiques avant de l'abolir. La Presse a écrit hier que Québec allait sabrer cette mesure.

Les priorités du monde patronal:

-Retour à l'équilibre budgétaire dès l'an prochain

- Aucune nouvelle hausse d'impôt