La question de savoir si et quand Athènes recevra la prochaine tranche d'aide dépend entièrement du gouvernement grec, a estimé le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble dans un entretien à l'édition dominicale de Die Welt.

Interrogé sur le calendrier d'un éventuel feu vert européen au versement à la Grèce d'une tranche cruciale de prêts de 31,2 milliards d'euros gelée depuis juin, M. Schäuble a répondu: «cette question, vous devriez la poser à mes collègues grecs et pas au ministre allemand des Finances».

«Personne au sein de la zone euro n'est opposé à l'idée d'accepter le paiement de la prochaine tranche d'aide - mais uniquement quand les conditions seront remplies. Et ça, c'est au gouvernement à Athènes de s'en charger», a-t-il poursuivi.

Le Parlement grec a certes adopté mercredi un nouveau train d'économies budgétaires de 18,1 milliards d'euros sur quatre ans, réclamé par l'UE et le FMI comme condition préalable, mais «ces mesures auraient dû être mises en applications avant fin juin» dernier, a-t-il rappelé.

«Nous ne sommes pas responsables de l'urgence (de la situation). Toutes les parties connaissaient les échéances depuis longtemps», a-t-il encore jugé au sujet des 3,1 milliards d'euros que la Grèce doit rembourser le 16 novembre et qu'elle va devoir refinancer sur les marchés, faute d'accord avec la troïka représentant les créanciers (FMI-UE-BCE).

«Nous tous, au sein de la zone euro et du FMI voulons aider la Grèce, mais nous ne nous laisserons pas mettre sous pression», a-t-il affirmé.

Le Parlement grec doit encore examiner et voter le budget 2013, dans la nuit de dimanche à lundi.

Les mesures de mercredi et le budget devront encore «être examinés» par les experts de la troïka, et «pour le moment on ne dirait donc pas qu'on aura lundi un rapport complet et achevé de la troïka», lors de la rencontre de l'Eurogroupe, a souligné M. Schäuble.

Jeudi déjà, le ministre allemand avait indiqué ne pas s'attendre à un accord sur une nouvelle aide internationale à la Grèce avant «plusieurs semaines».