Jacques Ménard admet d'emblée que ses 40 années de carrière dans le monde financier l'ont tenu passablement occupé. Des années marquées par de multiples fusions et acquisitions, de revirements de marché et de quantité de financements d'entreprises. Ce qui ne l'a toutefois jamais empêché de consacrer 20% de son temps actif à des engagements ou des causes qui étaient sans rapport avec son métier. Un volontariat qui n'a jamais cessé de le nourrir et de faire de lui un homme plus complet, estime-t-il.

Le président de BMO Groupe financier pour le Québec et président du conseil de Nesbitt Burns sera honoré la semaine prochaine par la Fondation de l'Institut de cardiologie de Montréal qui lui remettra sa médaille d'honneur, dans le cadre de son Grand Bal des Vins-Coeurs, une soirée-bénéfice qui permet à la Fondation d'amasser plus de 1,5 million.

Cette médaille d'honneur vise à reconnaitre la grande implication de Jacques Ménard dans la Fondation de l'Institut de cardiologie où il a été membre actif du conseil d'administration de 2005 à 2011 ainsi que la générosité de la fondation de la famille Ménard à l'endroit de ce centre d'excellence mondial en cardiologie.

L'Institut de cardiologie n'est pas le seul organisme ou la seule cause dans lesquels Jacques Ménard s'est investi au fil des ans. Parallèlement à sa carrière de financier, on peut dire qu'il aura été l'homme aux mille combats.

Il a été président de la Chambre de commerce de Montréal, président et cofondateur d'Oxfam Québec, président du conseil d'Hydro-Québec, président du conseil des Expos de Montréal, président du conseil de l'Université Concordia, président de campagne de financement de Centraide Montréal, coprésident de celles de l'Hôpital Sainte-Justine et de l'Institut de cardiologie de Montréal.

Il est membre du conseil des Grands Ballets canadiens, de l'OSM ainsi que des Alouettes de Montréal et il a présidé le Comité de travail sur la pérennité du système de santé du Québec. Il a aussi mis sur pied le Groupe d'action sur la persévérance scolaire.

Voilà un compte-rendu très sommaire des activités «parascolaires» de Jacques Ménard, des activités dans lesquelles il s'est engagé par désir de servir et par besoin de faire oeuvre utile.

«Je n'ai pas fait tout ça par vanité. J'ai toujours été nourri par les causes et les engagements auxquels je me suis associé. J'ai rencontré des gens que je n'aurais jamais rencontrés autrement et j'ai été sensibilisé à des situations et à des enjeux que je n'aurais jamais connus», explique le médaillé d'honneur de la Fondation de l'ICM.

Jacques Ménard est aussi convaincu du rôle central que doit jouer de plus en plus la société civile pour assurer la pérennité et le rayonnement des institutions montréalaises.

«L'ère où les gouvernements assuraient la survie de toutes les institutions est révolue. On aura la ville et la communauté qu'on veut bien se donner. On ne peut pas tenir pour acquis des fleurons comme l'Institut de cardiologie, les universités de Montréal et de McGill ou l'OSM. On doit s'en occuper et la somme des contributions individuelles peut faire la différence», résume-t-il.

Des causes qui touchent

Jacques Ménard conseille donc à ceux qui veulent s'impliquer davantage de choisir une cause qui les touche ou qui touche des membres de leur famille.

Dans le cas de l'Institut de cardiologie de Montréal, Jacques Ménard a été à même de constater de façon bien réelle - tout comme l'auteur de ces lignes d'ailleurs - l'immense compétence de ce centre hospitalier ultraspécialisé en cardiologie, qui a été fondé par le Dr. Paul David en 1954.

«J'étais plus essoufflé qu'à l'habitude et je suis venu à l'ICM passer un test préventif. Ç'a été immédiat, j'ai subi une angioplastie et on m'a débouché deux artères passablement obstruées», relate-t-il.

«Les maladies cardiaques restent celles qui causent le plus de décès par année et l'ICM fait un travail remarquable d'intervention, mais de plus en plus de prévention. Il s'agit d'un chef de file mondial de la médecine cardiovasculaire au même titre que la Cleveland Clinic et la Mayo Clinic aux États-Unis.

«Les chercheurs de l'Institut publient en moyenne 180 articles scientifiques par année dans des revues prestigieuses comme le New England Journal of Medecine», souligne le financier philanthrope, bénévole et engagé dans sa communauté.