Un rendement annuel de 40%, des dividendes payés aux trois mois. Trop beau pour être vrai? Oui, encore une fois, selon l'Autorité des marchés financiers (AMF), qui réclame la prison et 4,3 millions de dollars en amendes à ceux qui ont floué 38 investisseurs avec cette proposition.

Pierre Veillet, actionnaire majoritaire de Groupe Distribution Mobile, et Steeve Goyette sont accusés d'avoir soutiré 1,5 million à ces investisseurs sous de fausses représentations. L'argent devait servir à financer des entreprises ayant un urgent besoin de fonds pour faire des commandes.

L'argent était recueilli sous forme de chèques et de traites bancaires. Les investisseurs étaient invités à suivre des programmes de formation individuels qui leur permettaient d'accéder à des rendements encore plus élevés que les 40% promis initialement.

Les sollicitations ont eu lieu entre 2006 et 2010. L'AMF a commencé y regarder de plus près en septembre 2009, lorsqu'un des investisseurs a déposé une plainte.

Selon l'AMF, Pierre Veillet conseillait aussi aux investisseurs qu'il recrutait de rencontrer Alain Côté, de la firme ACGI, pour régler les détails comptables et fiscaux des transactions. Alain Côté et ACGI font l'objet d'une autre poursuite de l'AMF pour le même type de délits, soit placement et courtage illégaux.

La poursuite déposée dans le district de Longueuil accuse Pierre Veillet et Steeve Goyette d'avoir pratiqué le courtage sans permis et de placement illégal. Au total, 267 chefs d'accusation sont portés contre les deux hommes et l'entreprise Distribution Mobile, et des amendes totalisant 4,32 millions sont réclaméees.

Une peine d'emprisonnement est réclamée contre Pierre Veillet, qui récolte à lui seul 174 des 267 chefs d'accusation et 2,4 millions des 4,3 millions d'amendes réclamées. Il fait face à une peine maximale de cinq ans moins un jour.

L'entreprise Distribution Mobile, par laquelle transitait l'argent, est visée par 89 chefs d'accusation et des amendes de 1,78 million.

Il s'agit d'une grosse prise pour l'AMF, qui ne réclame pas si souvent des amendes totalisant plusieurs millions de dollars, a précisé son porte-parole, Sylvain Théberge.

Les poursuites aussi importantes se comptent sur les doigts de la main, selon lui, et concernent toutes des activités illégales de placement et de courtage.

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QUELQUES EXEMPLES DE GROSSES PRISES

> Mount Real: 551 millions d'amendes réclamées

> Rock-Robert Bilodeau: 8,3 millions d'amendes réclamées

> Véhicules électriques Nemo: 3,2 millions d'amendes réclamées

> Centre de traitement d'information de crédit (CTIC): 2,8 millions d'amendes réclamées