La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a estimé mardi à Londres que les dirigeants de la zone euro devaient «faire plus» pour soutenir la croissance, mais en engageant des réformes structurelles et sans creuser les déficits.

«Plus doit être fait pour soutenir la croissance, en particulier par l'intermédiaire de réformes structurelles» et non par des mesures de relance «car nous ne pensons pas que la situation budgétaire des États membres le leur permette», a dit Mme Lagarde lors d'une conférence de presse à Londres.

Interrogée sur les moyens de surmonter la crise dans la zone euro, Mme Lagarde a également suggéré «un meilleur partage du fardeau budgétaire» entre les pays membres. «Il y a beaucoup de moyens pour y parvenir», a-t-elle ajouté, sans élaborer.

Parmi les options théoriquement possibles figure la création d'euro-obligations qui pourraient conduire à une mutualisation des dettes, une option jusque-là fermement rejetée par Berlin.

Le nouveau président français François Hollande, qui veut accorder la priorité à la croissance alors que l'Allemagne reste inflexible sur la rigueur, s'est dit «prêt à tout mettre sur la table» lors du sommet européen du 23 mai, «y compris les euro-bonds».

En janvier, Mme Lagarde avait envisagé une solution de ce type en évoquant la création «d'obligations conjointes» pour «convaincre les marchés de la viabilité» de la monnaie unique.

La directrice du FMI a estimé lundi que les dirigeants européens avaient procédé à de «sérieuses améliorations» depuis le début de la crise, en incitant par exemple à des réformes de fond dans des pays comme l'Espagne et l'Italie.

Elle a aussi salué les mesures prises pour «construire un pare-feu plus sérieux», via le renforcement du fonds de secours financier de la zone euro, ainsi que l'action de la Banque centrale européenne (BCE) qui a baissé ses taux d'intérêt.

«Tout ceci est sérieux, mais nous considérons qu'il faut faire plus», a insisté Mme Lagarde.