Ottawa renouvellera la flotte de la Garde côtière canadienne, un projet de 5,2 milliards de dollars qui pourrait redonner espoir au chantier maritime Davie Canada.

Le gouvernement fédéral a indiqué que ce projet, qui s'étalera sur les 11 prochaines années, visait à rendre la flotte de la Garde côtière plus polyvalente, plus performante et plus économique. Le projet devrait également contribuer à la création d'emplois.

À l'heure actuelle, le Garde côtière exploite 116 navires de tailles diverses et 22 hélicoptères.

En octobre dernier, le gouvernement fédéral a annoncé qu'il avait choisi le chantier naval Irving, en Nouvelle-Écosse, pour la contribution de grands navires de combat, et le chantier Vancouver, en Colombie-Britannique, pour la contribution de navires qui ne sont pas destinés au combat. On parle dans ce cas de navires de soutien, d'un brise-glace et de navires de recherche. L'ensemble de ces projets représente des investissements de 33 milliards pour les 20 à 30 prochaines années.

Le chantier Davie, de Lévis, avait tenté, sans succès, d'obtenir un de ces deux contrats.

L'entreprise ontarienne Upper Lakes avait justement racheté les actifs de Davie, en faillite, dans cet espoir. À l'heure actuelle, les activités sont suspendues au chantier de Lévis et des discussions ont lieu au sujet d'un financement qui permettrait de terminer trois navires commandés par un client norvégien, Cecon.

Davie a obtenu un contrat de 120 millions pour la contribution de deux traversiers pour la Société des traversiers du Québec, mais le chantier naval ne peut aller de l'avant tant qu'il n'a pas réglé le sort des trois navires de Cecon.

En annonçant les ententes-cadres pour les projets de grands navires de combat et de navires qui ne sont pas destinés au combat, Ottawa avait fait savoir qu'il accorderait plus tard des contrats pour la construction de petits navires, évalués à deux milliards de dollars.

Le nouveau projet de 5,2 milliards annoncé hier vient s'ajouter à ces contrats. La Garde côtière canadienne fera savoir plus tard combien de navires et d'hélicoptères seront remplacés et à quel rythme.

Discrétion pour le F-35

Par ailleurs, le ministère des Finances s'est montré particulièrement discret au sujet du remplacement des chasseurs CF-18 par le F-35, le Joint Strike Fighter. Dans les documents remis aux journalistes hier, on indique simplement que le gouvernement «fera l'acquisition d'appareils abordables en remplacement de la flotte vieillissante d'avions CF-18».

Le gouvernement conservateur s'était engagé à acquérir 65 appareils F-35 pour la somme de 9 milliards, mais le programme, piloté par Lockheed Martin, a connu des ratés, des délais et des dépassements de coûts. Le gouvernement Harper a commencé à prendre ses distances au cours des dernières semaines. Le 16 mars, le ministre associé de la Défense, Julian Fantino, a rappelé qu'Ottawa n'avait toujours pas signé de contrat avec Lockheed Martin et il a affirmé que le gouvernement entendait respecter le budget prévu initialement.