Pour compenser le retard de ses réductions d'émissions de gaz à effet de serre (GES), Québec mise sur le marché du carbone. Il en utilisera les revenus pour augmenter le financement de son nouveau Plan d'action contre les changements climatiques.

Le plan 2013-2020 sera doté d'une enveloppe de 2,7 milliards. Le plan 2006-2013 était doté de 1,6 milliard. La nature de ces investissements sera annoncée plus tard cette année, lors du dévoilement officiel du plan.

On promet que ce plan sera autofinancé grâce au marché du carbone, qui entre en vigueur l'année prochaine. D'ici 2020, Québec prévoit récolter 2,4 milliards de dollars. Tout l'argent sera versé au plan.

Le prix des crédits variera en fonction de l'offre et la demande. Mais il y aura un prix plancher. C'est ce prix minimum que Québec utilise pour prévoir le financement du fonds.

Le reste de l'argent du fonds viendra d'une redevance sur les carburants, qui est prélevée aux raffineurs. Cette redevance a seulement été prolongée d'une année. C'est donc en 2015 qu'elle prendra fin. En deux ans, elle aura contribué à 220 millions au plan.

Québec ne réussit pas à atteindre ses objectifs de réduction de GES. Elles ont diminué de 2,5% par rapport au niveau de 1990. Or, la cible du protocole de Kyoto était une diminution de 6%. La prochaine cible : 20% sous le niveau de 1990, en 2020. Un effort majeur est nécessaire pour l'atteindre. Pour ce faire, Québec doit cibler le cancre: les transports. Pendant que les autres secteurs diminuaient leurs émissions, celles des transports ont grimpé de 30%.

Les deux tiers des investissements du plan d'action - soit 1,54 milliard - iront au transport « collectif et alternatif «.

L'argent en transport pourra servir à des projets déjà annoncés. On sait déjà que Québec investira 40 millions en rabais à l'achat pour les véhicules électriques et hybrides. C'est toutefois moins qu'il ne récolte en une année avec la taxe d'immatriculation sur les gros cylindrés.

1,54 milliard pour les transports «collectifs et alternatifs».

- 610 millions aux entreprises

- 210 millions pour soutenir l'efficacité énergétique

- 115 millions pour diminuer les émissions du transport de marchandises

- 110 millions pour les bâtiments commerciaux verts

- 144 millions en mesures additionnelles, en marge du plan

- 100 millions pour un nouveau fonds de développement des technologies propres. Investissement Québec placera 50 millions dans un fonds spécial de Cycle Capital Management, pour de 15 à 20 projets d'entreprises à l'étape de la commercialisation.

L'an dernier, Québec avait instauré un crédit d'impôt pour encourager les gens à travailler après 65 ans. Le gouvernement en rajoute, cette année, avec des investissements de 84 millions sur trois ans pour de valoriser la retraite tardive.

Au Québec, seulement 47% des personnes de 55 à 69 ans sont encore sur le marché du travail, bien moins que dans le reste du Canada où plus de la moitié (55%) sont encore au boulot.

Pour convaincre les employeurs de maintenir leurs travailleurs plus âgés dans leurs rangs, Québec réduira la taxe sur la masse salariale des entreprises qui emploient des travailleurs expérimentés, une mesure de 50 millions de dollars.

La réduction de 10% de la taxe visera uniquement les employeurs privés.

Le gouvernement prévoit aussi la mise en place d'un programme de soutien à l'embauche de travailleurs plus âgés qui ont perdu leur emploi. Il prévoit aussi des mesures pour aider les travailleurs expérimentés à démarrer leur entreprise.