La Grèce renouera avec la croissance «d'ici moins de deux ans» et est déterminée à éviter une nouvelle restructuration de dette et une sortie de l'euro, assure le premier ministre grec Lucas Papademos dans une interview au Financial Times de lundi.

«Je suis convaincu que nous avons fait plus de la moitié du chemin de la reprise économique, même si le processus de consolidation budgétaire prendra plus de temps. Des taux de croissance positifs devraient être atteints d'ici moins de deux ans», déclare le dirigeant grec au quotidien économique.

Selon lui, «une grande majorité silencieuse» du peuple grec est prête à tout pour rester dans la zone euro, malgré les manifestations quasi quotidiennes contre la cure drastique d'austérité adoptée par Athènes sous la pression du Fonds monétaire International (FMI) et de l'Union européenne.

Le FMI a de nouveau révisé à la baisse la semaine dernière ses prévisions pour le pays méditerranéen: selon l'institution, la Grèce devrait sortir de la récession en 2013, mais sa croissance sera nulle cette année-là après une quatrième année de lourde contraction du PIB, de 4,8%, en 2012.

Malgré la crise, «nous ferons tout ce qui est nécessaire pour assurer que c'était la dernière restructuration de dette souveraine grecque», affirme également M. Papademos lundi.

Selon un nouveau rapport de la troïka de ses créanciers (UE, Banque centrale européenne et FMI) publié la semaine dernière, la Grèce va devoir faire de nouveaux efforts d'ajustement budgétaire dans les deux prochaines années pour atteindre les objectifs fixés en échange du second plan d'aide.

La Grèce a procédé le 12 mars à un échange de dette sans précédent, première étape de la restructuration de son lourd passif budgétaire, avec pour objectif un retour sur les marchés financiers en 2015.

Cette restructuration, qui doit effacer au total quelque 105 milliards d'euros de dette détenue par les créanciers privés vise à ramener la dette totale du pays à 120,5% du PIB d'ici 2020, contre 160% du PIB actuellement (soit plus de 350 milliards d'euros).