L'Italie, plombée par l'austérité, est entrée en récession fin 2011 avec un repli de son produit intérieur brut (PIB) de 0,7% au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, a confirmé lundi l'institut de statistiques Istat dans son estimation définitive.

Cette nouvelle contraction du PIB, après celle de 0,2% enregistrée au troisième trimestre, marque l'entrée de la troisième économie de la zone euro en récession, qui se caractérise par un recul du PIB pendant au moins deux trimestres consécutifs.

En glissement annuel, le PIB a reculé de 0,4% au quatrième trimestre contre une première estimation de -0,5% publiée le 15 février, a ajouté l'Istat dans son communiqué.

Sur l'ensemble de l'année 2011, l'Italie a enregistré une croissance de 0,5% en données corrigées des variations calendaires contre une première estimation de 0,4%.

Ce chiffre ne fait toutefois pas référence au plan annuel. Le chiffre annuel publié le 2 mars faisait état d'une croissance de 0,4% l'an dernier en Italie, soit inférieure à la prévision du gouvernement qui misait sur 0,6%.

Dans le détail, le PIB de l'Italie s'est replié au quatrième trimestre en raison d'une demande en berne (importations en baisse de 2,5% par rapport au troisième trimestre et consommation en baisse de 0,7%) et d'une forte contraction des investissements (-2,4%).

Les exportations sont, elles, restées stables (+0,0%) par rapport au trimestre précédent.

Prise pour cible par les marchés en raison de sa dette colossale de 1.900 milliards d'euros (120,1% du PIB fin 2011), l'Italie a multiplié depuis 2010 les plans d'austérité afin de rassurer les marchés, ce qui a plombé l'activité économique.

Le gouvernement table sur une contraction du PIB de 0,4% cette année.

Mais les institutions internationales sont beaucoup plus pessimistes: Bruxelles s'attend à une contraction de 1,3% et le FMI prévoit un repli de 2,2%.

Les dernières statistiques économiques publiées font craindre une récession marquée.

La production industrielle a en effet chuté de 2,5% en janvier sur un mois, un chiffre largement supérieur aux attentes des économistes, tandis que le taux de chômage a atteint un nouveau record à 9,2% en janvier et que la confiance des entreprises s'est effondrée en février à son plus bas niveau depuis novembre 2009.