Des dizaines de milliers de manifestants ont envahi dimanche les rues de Madrid, à l'appel des grands syndicats espagnols, pour protester contre la réforme du travail qui va selon eux «accélérer la destruction d'emplois».

Des manifestations semblables étaient prévues dans 57 villes d'Espagne contre cette réforme annoncée par le gouvernement conservateur, dans le but d'aider le pays à sortir de la crise et d'un chômage record, avec 22,85% de sans emploi.

À Madrid, les manifestants rassemblés à l'appel de l'UGT et de Comisiones Obreras (CCOO), les deux grands syndicats espagnols, ont traversé le centre de la capitale en portant des pancartes avec les mots «non à la réforme du travail injuste, inefficace, inutile» ou «non à la réforme et aux coupes budgétaires. Grève générale».

«Grève, grève, grève» criaient les manifestants.

«Il faut bouger. Ils commencent comme cela puis ils vont continuer à supprimer nos droits, lançait Victor Ogando, un manifestant de 44 ans portant un chapeau noir orné de l'insigne rouge et blanc de la CCOO, ancien employé dans la construction aujourd'hui au chômage.

Parmi la foule défilaient aussi des enseignants portant le tee-shirt de la «marée verte», un mouvement de contestation né en septembre contre les coupes budgétaires dans l'éducation dans la région de Madrid, ou des manifestants du mouvement des indignés.

Le gouvernement de Mariano Rajoy a adopté le 11 février une nouvelle réforme pour flexibiliser le marché du travail, incluant la baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l'emploi des jeunes, alors que l'Espagne souffre d'un taux de chômage record dans le monde industrialisé.