L'agence d'évaluation financière Fitch a dégradé lundi les notes des quatre premières banques espagnoles, dont celle du numéro un en zone euro par capitalisation, Santander, réitérant son pessimisme pour la situation économique du pays.

La note de Santander est ainsi abaissée de deux crans, tandis que celles de BBVA, Bankia et CaixaBank le sont d'un cran, la plupart avec perspective négative, ce qui pourrait mener à de nouvelles dégradations à moyen terme.

Ces décisions sont la suite de la récente dégradation de deux crans, par Fitch, de la note souveraine de l'Espagne, a expliqué l'agence dans un communiqué.

«Il y a un lien étroit entre les risques de crédit (et donc les notes) d'un pays et de ses banques et il est inhabituel que des banques soient mieux notées que leur pays», souligne Fitch.

Le 27 janvier, l'agence avait abaissé la note de cinq pays de la zone euro, dont l'Italie et l'Espagne, invoquant «la détérioration marquée des perspectives économiques», au moment où de plus en plus d'économistes tablent sur une année de récession ou au mieux de stagnation pour ces pays en 2012.

Concernant l'Espagne, elle se veut cette fois plus précise, dressant un sombre panorama: «Fitch ne s'attend à aucune croissance du PIB en Espagne en 2012 et une croissance de 1% en 2013, à un chômage qui demeurera élevé, autour de 23%, et à un marché immobilier qui restera une source d'inquiétudes à long terme».

Le pays, qui a connu une croissance faible en 2011 (0,7%), devrait retomber en récession dès ce semestre, la Banque d'Espagne tablant pour 2012 sur un recul du PIB de 1,5%.

Le secteur bancaire espagnol est fragilisé depuis l'éclatement en 2008 de la bulle immobilière, à laquelle il s'était exposé.

Les principales banques du pays ont d'ailleurs annoncé la semaine dernière leur intention de réaliser en 2012 pour plus de 10 milliards d'euros de provisions, afin de se protéger de leurs mauvais actifs immobiliers.

Elles réagissaient ainsi à l'approbation, quelques jours plus tôt, par le gouvernement espagnol, d'une réforme exigeant des banques qu'elles réalisent d'ici un an (deux en cas de fusion) des provisions et une réserve de capital, pour 50 milliards.

Cette somme doit leur permettre de faire face à la possible perte de valeur de leur patrimoine immobilier.