La crise de la dette souveraine a accéléré le rythme des faillites d'entreprises en Europe l'an dernier, menaçant 1,5 million d'emplois selon une étude publiée mardi par le groupe allemand Creditreform.

Au total 1,5 million de travailleurs européens ont vu leur employeur faire faillite l'an dernier, une hausse de 7%, selon les calculs de ce groupe spécialisé dans l'étude de la solvabilité des entreprises. La pire année à cette aune a été 2009, avec 2 millions d'emplois menacés. Dans les deux cas, cela ne signifie pas nécessairement qu'ils ont tous effectivement perdu leur emploi.

La situation devrait empirer cette année, «les entreprises de taille moyenne réagissant souvent avec retard aux troubles sur les marchés financiers», ajoute l'étude.

Ces menaces sur l'emploi reflètent la hausse du nombre de faillites. En 2011, 174 917 entreprises se sont retrouvées en cessation de paiement en Europe de l'Ouest (UE à 15 plus Norvège et Suède), un chiffre stable (+0,3%) mais qui reste à un niveau élevé depuis 2009.

Mais les évolutions ont été très contrastées, avec de très fortes hausses en Grèce (+27,3%, 452 entreprises touchées), Espagne (+18,7%, 5.752 cas), Italie +16,9%, 11.792 cas) et Portugal (+17,1%, 6.025 cas), des pays où «le financement des entreprises a été énormément compliqué» par la crise de la dette souveraine, selon cette étude.

À l'inverse les faillites ont reculé de 5,8% à 30 200 cas en Allemagne, et de 3% à 49 506 cas en France. Ce pays représente plus d'un quart des faillites dans la région.

Signe supplémentaire de la crise, une entreprise exportatrice allemande sur quatre a essuyé un retard de paiement de plus d'un mois de la part d'un client italien, espagnol ou portugais. La situation est pire avec les débiteurs d'Europe de l'Est: neuf exportateurs allemands sur 10 ont souffert d'un tel retard avec un client roumain, croate, tchèque ou hongrois.

Creditreform s'intéresse également aux faillites personnelles, procédures prévues sous différentes formes selon les pays lorsqu'un ménage surendetté ne peut plus payer ses dettes.

Ce type de faillite a reculé de 1,5% en Europe de l'Ouest (373 284 cas). Elles ont bondi en France (+26,4% à 56 079 personnes touchées), et reculé en Allemagne (-5,8%, 129 800 personnes) et au Royaume-Uni (-8,8%, 143 871 personnes).