Les revenus du tourisme en Égypte ont baissé de près de 30% en 2011 par rapport à l'année précédente en raison des troubles politiques, a déclaré dimanche le ministre du Tourisme, Mounir Fakhry Abdel Nour.

Les revenus de ce secteur capital de l'économie égyptienne se sont élevés à 8,8 milliards de dollars en 2011, contre 12,5 milliards en 2010, a-t-il déclaré à la presse.

Le nombre des visiteurs a chuté de 33% et le nombre de nuitées passées en Égypte est tombé à 114 millions, contre 141 millions en 2010. Les touristes ont également été plus économes, avec en moyenne 72 dollars dépensés par jour et par personne, contre 85 dollars en 2010.

«Le contexte sécuritaire dans le pays a affecté le tourisme», a reconnu le ministre, en référence à la révolte qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak en février 2011 et aux nombreuses manifestations parfois meurtrières qui ont suivi.

Le ministre s'est déclaré confiant dans une relance du tourisme en 2012, dans un pays au patrimoine archéologique unique et aux stations balnéaires réputées.

La large victoire des islamistes aux dernières législatives, en particulier la percée des fondamentalistes salafistes qui ont multiplié les déclarations hostiles à l'alcool et aux bikinis dans les lieux touristiques, a cependant alimenté les craintes dans le secteur.

Le puissant mouvement des Frères musulmans, en tête aux élections, a promis de ne pas porter atteinte au tourisme, l'une des premières sources de revenus de l'Égypte avec les transferts des Egyptiens travaillant à l'étranger et les revenus du canal de Suez.

Les rentrées générées par le canal ont en revanche progressé de quelque 456 millions de dollars, pour atteindre 5,221 milliards en 2011.

Compte tenu de la crise, l'Égypte voit diminuer depuis près d'un an ses réserves de change, passées de 38 à 18 milliards de dollars. Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) devait entamer dimanche au Caire une mission en vue d'accorder un prêt pour aider le pays.