La croissance de l'économie britannique a été légèrement plus forte que prévu au troisième trimestre, à +0,6%, un rebond qui n'a pas suffi à dissiper le pessimisme ambiant sur le ralentissement actuel de l'activité en raison de la crise dans la zone euro.

Dans sa troisième et dernière estimation, l'Office des statistiques nationales (ONS) a révisé en légère hausse la performance trimestrielle de la croissance du produit intérieur brut (PIB), passée de +0,5 à +0,6%. Mais, dans le même temps, l'ONS a révisé à la baisse dans des proportions identiques son estimation pour le deuxième trimestre, tombée de 0,1% à 0%.

Au total, sur un an, la croissance britannique est donc restée inchangée à un modeste +0,5%.

En outre, l'amélioration du troisième trimestre a été largement due à une reconstitution des stocks et à un effet de rattrapage après une série d'événements exceptionnels comme le jour férié associé au mariage princier. Elle rend surtout compte d'une situation antérieure à l'amplification de la crise dans la zone euro, qui a un fort impact sur le Royaume-Uni.

L'ONS a lui-même noté la «fragilité» actuelle de l'économie.

Fin novembre, le ministre des Finances George Osborne avait revu en nette baisse les prévisions de croissance pour 2011 et 2012, pointant l'impact pour son pays de la «tempête» dans la zone euro, vitale pour les exportations britanniques.

Selon les dernières projections officielles, la croissance devrait s'établir à +0,9% cette année et +0,7% l'an prochain, des chiffres encore jugés trop optimistes par la plupart des économistes.

Howard Archer, de IHS Global Insight, anticipe ainsi une stagnation de l'économie au dernier trimestre, avant «une légère contraction début 2012» et une croissance finale de 0,3% l'an prochain, avec l'aide probable des Jeux Olympiques.

Notant que les chiffres sur la croissance publiés jeudi reflétaient une performance «ancienne de plusieurs mois», James Knightley, de Global Economics, souligne que les entreprises britanniques ont depuis réduit les embauches et les investissements en raison de leurs inquiétudes sur la zone euro. «En conséquence, un retour en récession semble de plus en plus probable», a-t-il noté.

L'agence de notation financière Moody's avait estimé mardi que le Royaume-Uni pourrait à terme perdre son triple A, meilleure note possible pour les agences de notation financière, en raison de l'impact de la crise dans la zone euro.