Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué mercredi qu'il comptait commencer ses missions de suivi des politiques économiques de l'Italie au début de l'année 2012.

«Le FMI a achevé aujourd'hui une brève visite à Rome, où une mission composée de deux de ses représentants a rencontré les nouvelles autorités et a été mise au courant de l'évolution de la situation sur le plan budgétaire», a indiqué un porte-parole du Fonds à Washington.

«L'équipe a également eu des discussions productives sur les modalités des missions de suivi, demandées par les autorités italiennes, dont il est désormais prévu qu'elles auront lieu début 2012», a ajouté ce porte-parole dans un bref communiqué transmis à la presse.

L'Italie a demandé fin octobre à bénéficier d'un suivi du FMI sur ses politiques économiques et la réduction de son déficit budgétaire. Le Fonds prévoit de rédiger un rapport trimestriel pour faire état des progrès du pays.

L'arrivée de la première mission à Rome était initialement prévue en novembre. Mais le FMI a laissé du temps au gouvernement de Mario Monti, entré en fonctions mi-novembre, pour s'installer.

Les relations avec ce nouveau gouvernement sont meilleures qu'avec le précédent, celui de Silvio Berlusconi, auquel le FMI reprochait une réaction peu convaincante à la brusque montée, à partir de début juillet, des taux auxquels le pays empruntait sur les marchés.

«Il ne s'est pas passé grand-chose en Italie durant l'été. Mais une fois que l'Italie a été perçue comme risquée, cette perception ne s'est pas effacée», a écrit mercredi l'économiste en chef du Fonds, Olivier Blanchard.

Après la démission en novembre de M. Berlusconi, figure très contestée, l'arrivée de M. Monti au pouvoir avait été saluée par le FMI, un porte-parole estimant à l'époque que la formation de son gouvernement apportait «de la clarté politique».

M. Monti a affirmé début décembre avoir «tendance à aimer la surveillance», considérant qu'il était «toujours utile de se mesurer à des évaluations objectives».

Le dernier rapport annuel du FMI sur l'économie italienne, publié début juillet, formulait des critiques sévères sur ce pays: lenteur des réformes, projections de croissance trop optimistes, gâchis des dépenses publiques, distorsions du régime fiscal, excès de bureaucratie dans le Nord contre insuffisances de l'Etat de droit dans le sud, corruption...

M. Blanchard a relevé que le gouvernement avait une marge de manoeuvre très limitée.

«Plus le niveau de la dette est élevé, plus la distance entre la solvabilité et le défaut de paiement est réduite, de même que la distance entre le taux d'intérêt assurant la solvabilité et celui menant au défaut de paiement. L'Italie en est l'illustration actuelle», a-t-il souligné.

L'équipe du FMI à Rome était composée du directeur adjoint du département Europe, le Pakistanais Aasim Husain, et d'un économiste de ce département, l'Italien Antonio Spilimbergo.