Les entreprises et consommateurs allemands semblent ignorer totalement la crise qui saisit l'Europe, leur moral s'étant à nouveau amélioré en décembre selon les baromètres Ifo et GfK publiés mardi.

Ces bons indicateurs semblent montrer que l'économie allemande s'est stabilisée, mais elle ne devrait au mieux croître que faiblement l'an prochain jugent les économistes.

Principale mesure de la confiance dans la première économie européenne, le baromètre Ifo du climat des affaires a progressé, pour le deuxième mois de suite, à 107,2 points contre 106,6 en novembre, déjouant les pronostics.

Mieux, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à se dire optimistes pour les six mois à venir, selon l'Ifo, alors que l'Allemagne ne devrait pas échapper au marasme économique l'an prochain, selon les économistes.

«L'économie allemande semble ignorer la crise en Europe de l'Ouest», analyse l'institut de Munich (sud) dans un communiqué.

Dans le détail, l'industrie reste confiante et pense pouvoir éviter un effondrement de la production, contrairement à 2008, tandis que le commerce se réjouit des bonnes ventes de Noël.

Même optimisme côté consommateurs, le moral des ménages s'étant amélioré en décembre, comme en témoigne le baromètre GfK (5,6 points en décembre, en hausse de 0,2 points), et devrait rester bon en janvier.

«Malgré les risques accrus pour l'économie et la nouvelle aggravation de la crise de la dette les Allemands regardent à nouveau l'avenir positivement», selon l'institut GfK.

Dans la crise actuelle, les ménages interrogés par GfK ne veulent retenir que les nouvelles économiques encourageantes, comme la solidité du marché du travail, le recul continu du chômage (6,4% brut en novembre) et les hausses de salaires accordées dans certaines branches.

En conséquence, les ménages allemands attendent de plus en plus une augmentation de leurs revenus.

«La demande domestique allemande reste solide grâce à de bons fondamentaux économiques. Le chômage reste très bas, les prix du pétrole se sont stabilisés et les revenus réels grimpent. La consommation privée et les investissements dans la construction pourraient atténuer la contraction de l'économie due à la crise de l'euro», analysait Christian Schulz, de la banque Berenberg, qui table sur une «légère contraction» cet hiver.

La publication de l'indice Ifo ne «change rien aux perspectives pour l'économie» allemande, et «le tableau reste au mieux celui d'une croissance faible» plutôt que d'une récession, tempérait Jonathan Loynes, de Capital Economics.

Officiellement, le gouvernement table sur une croissance de 1% en 2012, le pronostic de la Bundesbank étant plus pessimiste (0,6% seulement).