les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, après une séance hésitante, semblant convaincues par le pacte de stabilité budgétaire au sein de la zone euro mis au point lors du sommet à Bruxelles.

La Bourse de Paris a progressé de 2,48%, Francfort de 1,91%, Londres de 0,83%, Madrid de 2,23% et Milan a fini sur un bond de 3,37%.

À part Madrid, aucune des places boursières n'a cependant compensé ses fortes pertes de jeudi provoquées par la crainte d'un échec du sommet européen.

Le marché américain voyait également d'un bon oeil l'accord sur le renforcement de la discipline budgétaire en zone euro: le Dow Jones prenait 1,04% et le Nasdaq 0,93% en cours de matinée.

Après plus de neuf heures d'intenses négociations, les Européens se sont mis d'accord vendredi pour renforcer la discipline budgétaire de la zone euro, mais ont échoué à le faire à 27, en raison d'un différend avec le Royaume-Uni, qui se retrouve isolé.

La rencontre, tant attendue par les investisseurs, a pour le reste accouché pour le moment de résultats d'ampleur limitée sur le renforcement du pare-feu financier de la zone euro contre la crise de la dette.

Dans un premier temps, les marchés se sont montrés sceptiques et hésitants face à ces résultats, mais les aspects positifs des engagements pris à Bruxelles ont fini par prendre le dessus.

«Le marché avait anticipé la plupart des mesures de Bruxelles, mais il y a au moins un satisfecit sur celles concernant la rigueur budgétaire. Les États ne pourront plus faire n'importe quoi avec leurs finances», estime Arnaud de Champvallier, directeur de Turgot Asset Management.

«Même si le diable européen est toujours dans le détail, c'est une étape importante vers une union budgétaire» et le sauvetage de l'euro, salue Carsten Brzeski, économiste chez le bancassureur ING.

Lors du sommet européen, «comme on s'y attendait, il ne s'est pas produit d'avancées importantes dans la création d'euro-obligations», a commenté Daniel Pingarron, analyste de la maison de courtage IG Markets.

L'accord n'a pas non plus «répondu aux attentes majoritaires envers des achats de plus grande dimension de la part de la Banque centrale européenne sur les marchés secondaires», a-t-il reconnu.

Mais «néanmoins, le sommet crée un prologue pour de nouvelles mesures», dont notamment la mise en place plus rapide du Mécanisme de stabilité européen, et cela «sera le filet de sécurité qui soutiendra la crise de la dette européenne jusqu'à la fin», a-t-il estimé.

Le marché obligataire adoptait pour sa part une attitude plus réservée, avec une légère détente des taux d'emprunt de l'Espagne et l'Italie. Même chose pour l'euro, qui se stabilisait face au dollar.