La Banque centrale européenne (BCE) a revu en forte baisse sa prévision de croissance en zone euro l'an prochain, à 0,3% contre 1,3% espéré jusqu'ici, à cause essentiellement «de la forte incertitude liée à la crise de la dette», a annoncé jeudi son président Mario Draghi.

Pour cette année, la BCE a maintenu sa prévision de 1,6%, et elle a livré une première attente pour 2013, en l'occurrence une croissance de 1,3%.

En matière d'inflation, l'institution attend une accalmie progressive, avec un taux prévu à 2,7% cette année, 2% en 2012 puis 1,5% en 2013.

Après un coup de frein l'an prochain, la zone euro devrait panser ses plaies, a dit M. Draghi lors d'une conférence de presse, en estimant que l'activité dans la région allait «rebondir, bien que graduellement».

À propos du ralentissement de l'inflation, le président de la BCE a indiqué ne pas «distinguer une forte probabilité» que le phénomène mène jusqu'à une spirale de déflation, c'est-à-dire de baisse généralisée des prix et des salaires paralysant l'économie.

Dans l'ensemble, cette combinaison d'une croissance en souffrance et d'une inflation en recul l'an prochain semble laisser la porte ouverte à de nouvelles baisses de taux de la BCE, qui en deux mois vient de ramener son taux directeur à 1% contre encore 1,5% en octobre.

M. Draghi a toutefois reconnu qu'à propos de la dernière baisse de 25 points de base, annoncée jeudi, la décision du conseil des gouverneurs de la BCE avait été «majoritaire», mais pas «unanime».

«Les opinions étaient divisées», a-t-il indiqué, «non sur le principe, mais sur le moment choisi» pour la baisse.

Pour la suite des événements, «nous ne nous engageons jamais à l'avance», a-t-il seulement dit.