«C'est la même crise qui se poursuit depuis trois ans», a estimé jeudi le président français Nicolas Sarkozy, fustigeant «la financiarisation de l'économie», «la logique spéculative» et «l'obsession du court terme».

«Ce que l'on appelle la crise de la dette souveraine, qui frappe l'Europe de plein fouet, au fond, c'est la même crise qui se poursuit depuis trois ans», a-t-il lancé lors d'un discours à Toulon. «C'est la crise de dette privée qui se prolonge en crise de la dette publique. C'est la même crise qui, après avoir frappé les banques, frappe les États.»

Pour le chef de l'État, «la crise n'est pas finie et il ne peut pas y avoir de projet politique qui ne procède d'un diagnostic de la crise et de son ampleur», car «nier la crise, c'est s'interdire toute perspective d'avenir».

«Je ne crois pas qu'il serait économiquement juste et moralement acceptable d'imputer aux Français les difficultés que nous vivons», a poursuivi Nicolas Sarkozy, pour qui «le cycle qui s'annonce sera un cycle de désendettement qui nécessairement ramènera l'économie vers le travail et la production, que les pays développés avaient eu tendance à trop sacrifier».

Il y a «une seule et même crise mondiale», a-t-il insisté, «l'isolement n'est pas une solution(...) La fermeture serait mortelle pour notre économie, pour nos emplois, pour notre niveau de vie». «La seule façon de nous protéger, c'est d'être les artisans d'un changement avec les autres», selon le président français, pour qui «une aventure solitaire (serait) absolument sans issue». Dans ce contexte, «l'Europe, c'est davantage de souveraineté parce que c'est davantage de capacité à agir».