Le cabinet Ravinsky Ryan Lemoine (RRL) a un petit problème: une boîte de documents essentiels à la représentation d'une cliente pour un litige avec le fisc a disparu. Mais la firme d'avocats a deux suspects en vue.

Dans une poursuite déposée à Montréal, RRL identifie les responsables, à ses yeux, de l'embarrassante situation: Canderel, gestionnaire du 1010, rue de la Gauchetière Ouest où se trouvent ses bureaux, et Industries de maintenance Empire, société chargée de l'entretien ménager.

Il n'y a aucun doute qu'il y a eu faute de la part de Empire et que la responsabilité de Empire et de Canderel est engagée...», écrit la firme dans la requête qu'elle a présentée en son nom et pour sa cliente, Gloria Catracchia.

Le 5 novembre 2008, Mme Catracchia a retenu les services de RRL. Elle s'est présentée à son rendez-vous avec une boîte remplie de pièces justificatives avec lesquelles elle espérait faire changer des avis de cotisation totalisant 80 820$, intérêts inclus, produits par l'Agence du revenu du Canada et l'Agence du revenu du Québec.

Le cabinet a confié le mandat de préparer la requête à un stagiaire, Antonio Nadaira. Ce dernier occupait un bureau de 150 pieds carrés et il a placé la boîte sur le plancher, près de sa chaise de travail, précise la poursuite.

«En revenant le mardi 11 novembre, M. Nadaira a eu la désagréable surprise de constater que la boîte avait été enlevée et avait disparu.»

RRL a fait enquête et le gérant de l'immeuble, Jean Vanmuylder, a rapidement admis sa responsabilité, soutient le document de l'action.

Interrogé, l'employé d'Empire a donné plusieurs versions des faits. Il a notamment admis qu'il avait jeté par inadvertance la boîte de documents, ajoute RRL.

Toutefois, les mises en demeure envoyées par la suite à Canderel et à Empire sont restées lettre morte.

Selon la requête, qui met aussi en cause les assureurs, Mme Catracchia ne possède pas de copies des documents disparus, et elle subit «un préjudice irrémédiable de la perte de la boîte de documents puisqu'il lui est impossible de présenter une preuve adéquate au soutien de sa requête [devant le fisc]...»

Ses avocats demandent donc à la Cour supérieure de lui accorder l'équivalent de la somme que les agences du revenu lui réclament - 80 820$ - plus 5000$ de dommages moraux, et exigent pour eux 15 000$ afin de compenser «les honoraires et déboursés... encourus par les procureurs pour faire face à cette malheureuse situation».

Joint par La Presse Affaires, le vice-président de l'exploitation de Canderel, Gary Graham, n'a pas voulu commenter et notre demande d'entretien avec Empire est restée sans réponse.