L'ambassadeur d'Italie au Canada, Andrea Meloni, est venu à Montréal, jeudi, pour rassurer la communauté d'affaires québécoise sur la situation de crise qui prévaut en Italie et en Europe. Malgré ces temps difficiles, les relations d'affaires entre l'Italie et le Québec sont en pleine croissance et ces échanges doivent se poursuivre, a plaidé le diplomate.

À l'invitation du Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), quelque 150 gens d'affaires montréalais et italo-québécois sont venus entendre M. Andrea Meloni expliquer la démarche que vient d'entreprendre le nouveau gouvernement italien pour tenter de résorber la crise qui secoue la troisième puissance économique européenne.

Le nouveau premier ministre Mario Monti a l'avantage de rallier une vaste majorité de parlementaires autour d'un gouvernement technique «d'engagement national» et de compter sur l'appui de l'ensemble de la population italienne, a insisté l'ambassadeur Meloni.

«M. Monti est au coeur de l'action pour le redressement de l'Italie et de l'effort de reconstruction de l'Europe. Il était à Bruxelles mercredi et à Strasbourg, hier, pour rencontrer le président français et la chancelière allemande. Il connaît l'étendue des défis auxquels il doit faire face», a précisé, en entrevue, M. Meloni.

La priorité cardinale du nouveau gouvernement a été clairement définie: il s'agit de stimuler rapidement une véritable croissance économique. «C'est la principale action à entreprendre afin de réduire notre dette», rappelle-t-il.

Sans vouloir minimiser la complexité de la feuille de route qui doit conduire au dénouement de la crise financière italienne et européenne, M. Meloni rappelle que l'économie de son pays repose toujours sur des bases solides.

«On a de grands producteurs manufacturiers. On a un secteur biopharmaceutique diversifié. Nos PME profitent toujours d'une grande vitalité et la dette privée est, selon toute proportion, limitée. Il faut continuer de développer des liens avec les entreprises italiennes, parce que l'Italie va rebondir après la crise», expose l'ambassadeur.

Les échanges entre l'Italie et le Québec sont davantage concentrés autour des secteurs de l'aéronautique, de l'agroalimentaire et de la santé.

On observe depuis quelques années une volonté italo-québécoise de développer des plateformes communes dans le secteur de la recherche, de l'innovation et des transferts technologiques. Une conférence qui a mobilisé 125 chercheurs de 13 universités canadiennes et italiennes a eu lieu le mois dernier à Ottawa.