Le nouveau chef du gouvernement italien, Mario Monti, a annoncé vendredi un mini-sommet «à trois» jeudi prochain à Strasbourg avec le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, afin d'affronter la crise dans la zone euro.

«Une première réunion à trois avec Sarkozy et Merkel aura lieu jeudi à Strasbourg», a déclaré M. Monti au cours d'une conférence de presse, à l'issue du vote de confiance à la Chambre des députés.

En évoquant ses principales activités de la semaine à venir, l'économiste a souligné que «de toute évidence la priorité sera la situation dans la zone euro». «Ce sera une rencontre très informelle, de travail. Il n'y a pas d'ordre du jour», a-t-il précisé. M. Monti a indiqué que ses «deux collègues lui ont demandé de participer à la rencontre et d'y contribuer avec des idées».

L'ex-commissaire européen a rappelé que les trois dirigeants s'étaient parlé jeudi soir et qu'au cours de cette conversation téléphonique M. Sarkozy et Mme Merkel l'avaient «encouragé dans son activité de gouvernement» et qu'ils avaient procédé à un premier échange de vues.

«Mardi j'aurai un déjeuner à Bruxelles avec le président de la Commission (José Manuel) Barroso et je rencontrerai le président de l'Union européenne (Herman) Van Rompuy, mais malheureusement je ne rencontrerai pas le président du Parlement européen (Jerzy) Buzek qui ne se trouve pas à Bruxelles», a ajouté M. Monti.

Dans son discours programmatique au Sénat jeudi, l'ex-commissaire européen (1994-2004) avait souligné qu'il voulait que l'Italie cesse d'être un «maillon faible» de la zone euro et lui redonner son rôle «à plein titre» dans la construction du projet européen.

«Tout notre travail sera inspiré par l'objectif que l'Italie soit plus forte, plus digne, plus confiante en elle-même», a-t-il indiqué jeudi.

Selon M. Monti, l'Union européenne, qui «traverse sa plus grave crise de l'après-guerre», ne serait pas en mesure de «survivre à une faillite de l'union monétaire», c'est-à-dire de l'euro.

Dans son programme, M. Monti, qui pilotera aussi l'Économie, a promis de tenir les comptes de l'Italie tout en stimulant une croissance poussive depuis une dizaine d'années, afin de rassurer les marchés sur sa capacité à rembourser son énorme dette (1900 mds EUR, 120% du PIB).