Le futur chef du gouvernement italien Mario Monti a déclaré lundi que les Italiens allaient devoir faire «peut-être des sacrifices» dans le cadre des mesures nécessaires pour sortir le pays de la crise.

Interrogé lors d'une conférence de presse dans la soirée sur ce qui attend les Italiens, M. Monti a répondu: «du sang, non, des larmes, non plus, des sacrifices, peut-être».

L'ex-commissaire européen a aussi réclamé du temps aux marchés pour rétablir la situation dans le pays, menacé d'asphyxie par le poids de sa dette.

«Je ne nie pas l'importance des marchés mais nous sommes en démocratie et des délais précis sont nécessaires», a déclaré M. Monti à propos des consultations politiques qu'il a démarrées lundi. Il s'est dit «certain que les marchés seront patients et comprendront».

Par ailleurs, alors que certaines formations, dont la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, réclament des élections anticipées, M. Monti a indiqué qu'il n'était pas question de raccourcir la législature, qui court jusqu'au printemps 2013.

«Une durée déterminée à l'avance enlèverait toute crédibilité au gouvernement, je n'accepterai pas une limite dans le temps», a-t-il dit avec fermeté.

Alors que l'on ignore encore si le futur gouvernement sera purement technique ou inclura des personnalités politiques, M. Monti a déclaré que «les forces politiques ont compris le sérieux de la situation».

Si pour lui, la présence de partis politiques au gouvernement est «un désir», il a toutefois estimé qu'il «n'est pas indispensable que des secrétaires de partis fasse partie du gouvernement».

M. Monti a été chargé dimanche soir par le président Giorgio Napolitano de former un gouvernement. En attendant la mise en place et la prestation de serment de ce nouveau gouvernement, Silvio Berlusconi reste en charge des affaires courantes.