Les gens d'affaires de la communauté grecque de Montréal ne voient pas d'un bon oeil la tenue d'un référendum sur le plan d'aide européen. «Ce serait une catastrophe si le Non l'emportait», appréhende Cristo Papagiannis, fondateur des restaurants Petit Québec.

George Tsitouras, président de la chambre de commerce héllénique de Montréal, ne cache pas que la situation économique trouble de la Grèce inquiète les gens de sa communauté d'affaires, mais il refuse de commenter sur la situation politique de son pays d'origine.

«Je peux commenter des événements qui se produisent ici à Montréal, mais ce n'est pas mon mandat d'analyser ou de critiquer ce qui se passe en Grèce», indique-t-il.

Cristo Papagiannis, le fondateur et actionnaire de Gestion ABC, est plus disert. En affaires depuis plus de 40 ans au Québec, son holding immobilier est aussi propriétaire et exploitant de la chaîne de restaurants Petit Québec qui vient d'acquérir il y a un mois la chaîne de restaurants Lafleur.

«La Grèce ne peut se permettre de tenir un référendum qui pourrait faire échouer le plan d'aide européen. C'est une erreur que l'on peut encore empêcher. La Grèce ne pourra jamais s'en tirer sans l'aide européenne», observe-t-il.

L'entrepreneur, qui visite chaque été son pays d'origine, a été à même de constater que la crise économique s'est intensifiée depuis un an. «Le salaire moyen des ouvriers est de 480 euros par mois. C'est la misère. Si le pays ne sort pas de la crise, ce sont les petits salariés qui vont encore s'appauvrir», dit-il

Assaad Abdelnour, président de Clic international, une entreprise qui importe, transforme et distribue des légumineuses et autres produits exotiques en conserves, ne prévoit pas de problèmes majeurs d'approvisionnement en provenance de la Grèce, peu importe l'issue du référendum.

«Nous on importe principalement des olives de Kalamata, une dizaine de conteneurs par année. On a connu une hausse de prix en début d'année mais c'était le résultat d'une mauvaise récolte, elle n'avait rien avoir avec les problèmes économiques qu'éprouve le gouvernement grec», explique l'entrepreneur.

«Si la Grèce devait tenir un référendum et que le peuple refuse le plan d'austérité, quitte à provoquer la faillite du pays, cela n'affecterait en rien la production d'olives. Il faut savoir que les olives c'est aussi important pour la Grèce que le blé peut l'être pour le Canada», résume M. Abdelnour.