Mis en place en 2010 pour venir en aide aux pays en difficulté financière, le Fonds de secours de la zone euro (FESF) va bénéficier d'une plus grande capacité d'action après l'approbation de son renforcement jeudi par la Slovaquie.

Créé pour une durée de trois ans, cet instrument financier lève de l'argent sur les marchés avec une garantie apportée par les États de la zone euro, proportionnellement à leur participation dans le capital de la Banque centrale européenne.

Il bénéficie de la meilleure notation possible, «AAA», des agences spécialisées et peut donc emprunter à des taux très avantageux. Il reverse les sommes collectées aux pays en difficulté à des taux moindres que ceux qu'ils devraient payer sur les marchés.

Le FESF est désormais doté d'une capacité effective de prêts de 440 milliards d'euros. Il a aidé jusqu'ici le Portugal et l'Irlande, mais pas la Grèce, laquelle a eu droit auparavant à un dispositif distinct.

Le 21 juillet, les dirigeants de la zone euro ont décidé d'élargir sa palette d'outils face aux risques de contagion de la crise. Il va désormais pouvoir acheter de la dette publique d'États en difficulté sur le marché «secondaire», où s'échangent les titres déjà en circulation, ce qui va soutenir les banques qui détiennent ces titres à la valeur dépréciée.

Autre avancée: il pourra aussi accorder aux États des lignes de crédit préventives, comme le fait le FMI, ou prêter de l'argent à des pays pour qu'ils recapitalisent leurs banques.

Après le vote de la Slovaquie, dernier des 17 pays de la zone euro à avoir approuvé ces capacités élargies (l'unanimité était requise), le FESF attend désormais «la confirmation écrite des amendements adoptés par l'ensemble des États de la zone», a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.

«Les détails techniques concernant le nouveau FESF sont en train d'être finalisés et seront annoncés le moment venu», ajoute le texte, qui précise que le Fonds «n'utilisera les nouveaux outils dont il dispose qu'à la demande d'un État membre» de la zone euro.

Il est également «prêt à mettre en oeuvre les décisions qui devraient être prises d'ici la fin du mois sur le second programme d'aide à la Grèce».

L'option d'une «décote» de 21% de la dette grecque, qui avait alors fait l'objet d'un accord, semble obsolète, les discussions portant désormais sur une «décote» de 50%, selon une source gouvernementale européenne.

Face à l'aggravation de la crise de la dette, le FESF pourrait par ailleurs encore être renforcé pour démultiplier sa force de frappe. L'idée serait de recourir à un mécanisme financier qui démultiplierait les effets de ce Fonds (via un «effet de levier»), sans le renflouer.

Le FESF doit être remplacé à la mi-2013 par le Mécanisme européen de stabilité (MES).