Le cabinet d'avocats Norton Rose OR, anciennement connu à Montréal sous le nom d'Ogilvy Renault, a fait hier une percée significative dans l'Ouest canadien avec l'acquisition d'un cabinet de Calgary.

Dès le 1er janvier 2012, l'ajout de Macleod Dixon portera à 700 le nombre d'avocats de Norton Rose au Canada, qui se classera désormais parmi les trois plus grands cabinets d'avocats au pays.

En juin dernier, Ogilvy Renault s'est joint au groupe britannique Norton Rose, un des plus grands cabinets au monde avec près de 3000 avocats. Avec cette transaction, Macleod Dixon deviendra le 43e bureau de la firme dans le monde.

«Depuis notre fusion internationale, nous cherchions à augmenter notre équipe à Calgary; l'occasion s'est présentée avec Macleod Dixon», explique John Coleman, associé-chef de la direction de Norton Rose OR.

Avec cette acquisition, Norton Rose vient chambouler le marché des services juridiques déjà superconcurrentiel de Calgary, où des cabinets nationaux et quelques indépendants rivalisent comme nulle part ailleurs au pays pour séduire les clients, notamment ceux du secteur de l'énergie.

Fondé il y a près de 100 ans mais peu connu au Québec, Macleod Dixon jouit d'une excellente réputation sur son marché, particulièrement dans le secteur des mines et de l'énergie. Au cours des dernières années, à peu près tous les grands cabinets lui ont fait de l'oeil sans jamais pourtant réussir à convaincre ses dirigeants, ceux-ci préférant conserver leur indépendance. Comme quoi rien ne laissait présager un changement de cap, le cabinet avait même pris de l'expansion dans les marchés émergents avec des bureaux à Caracas, Bogotá, Rio de Janeiro, Moscou et Almaty.

«La plateforme internationale de Norton Rose nous a convaincus», explique l'associé-directeur de Macleod Dixon, Bill Tuer, précisant que de plus en plus de clients du cabinet avaient des visées à l'étranger et qu'il fallait trouver la meilleure façon de les desservir.

Signe que la transaction dérange, peu de cabinets ont souhaité réagir hier à la suite de l'annonce, préférant prendre un peu de temps avant de commenter. Une réaction compréhensible puisqu'en quelques mois, le concurrent Ogilvy Renault est passé de simple cabinet montréalais - du moins dans la perception de certains - à un rival international présent sur tous les principaux marchés canadiens.

«Pour Norton Rose c'est un excellent coup!», dit le patron de Fasken Martineau au Québec, Claude Auger, l'un des rares ayant accepté de commenter la nouvelle. Me Auger est d'avis que cette fusion crée un groupe très puissant dans le domaine des ressources au Canada, mais aussi dans le monde. Et selon lui, tous les grands bureaux au pays sont aujourd'hui plus nerveux qu'hier, incluant le sien.

«Ceux qui ne le sont pas vivent sur une autre planète!», dit-il.