Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a défendu samedi à Washington, devant un parterre de banquiers, la participation des banques au second plan de sauvetage de la Grèce, soulignant qu'il en allait de leur «légitimité» et de celle du capitalisme.

«Sans une contribution substantielle des institutions financières, la légitimité de nos systèmes capitalistes occidentaux va souffrir et avec elle la légitimité de ses institutions financières», a déclaré M. Schäuble dans un discours devant l'Institut de la finance internationale (IIF), lobby des plus grandes banques de la planète.

Et «la façon dont les gouvernements vont répartir le fardeau de la dette entre les institutions financières et les citoyens déterminera la stabilité des marchés financiers et la légitimité des démocraties occidentales à l'égard de leurs citoyens pour les années à venir», a assuré le ministre allemand.

Le plan de sauvetage de la Grèce adopté par les Européens le 21 juillet prévoit une participation des créanciers privés du pays, soit principalement des banques européennes. Cette participation doit se faire sur la base d'un échange de titres, au prix d'une décote de 21 % pour les banques et autres investisseurs privés.

Le succès du plan a au départ été conditionné à une participation des investisseurs détenant 90 % de la dette grecque arrivant à maturité d'ici à la fin 2020, c'est-à-dire pour l'essentiel des banques grecques, allemandes, françaises ou italiennes.

Le ministre allemand a également défendu la stratégie des Européens face à la crise grecque.

«Je ne nie pas les risques possibles de notre stratégie pour résoudre les problèmes de la zone euro. Cependant ces risques sont considérablement plus faibles que les risques inhérents à n'importe quel scénario alternatif», a-t-il expliqué. «Grâce à cette stratégie, nous empêchons la crise de la dette dans certains pays européens de devenir une crise menaçant la zone euro dans son ensemble, et avec elle l'euro et l'intégration européenne en tant que telle», a-t-il ajouté.

Les Européens sont sous la pression des marchés et de certains de leurs partenaires pour agir plus vite ou emprunter une autre voie pour résoudre leurs problèmes de dette.