La Maison-Blanche a annoncé jeudi avoir revu en baisse sa prévision de déficit budgétaire de l'État fédéral américain pour 2011 et 2012, tout en revoyant également à la baisse ses prévisions de croissance.

Pour le Bureau du budget de la Maison Blanche (OMB), le déficit devrait baisser à 8,8% du produit intérieur brut en 2011, et à 6,1% pour 2012, au lieu de 8,9% relevés en 2010.

Selon l'exécutif, le déficit budgétaire des États-Unis atteindrait 1.316 milliards de dollars pour l'exercice 2011, qui s'achèvera le 30 septembre, soit 20% de moins que le déficit record qu'il avait prédit en février.

Le déficit repasserait en 2012 sous la barre des 1.000 milliards pour la première fois en quatre ans, et s'établirait à 956 milliards de dollars, ajoute le document d'une soixantaine de pages de l'OMB, qui était attendu initialement pour le mois de juillet.

Le gouvernement indique avoir revu en nette baisse sa prévision de croissance économique pour 2011, à 2,1% (contre 3,1% en février), et à 3,3% en 2012 (contre 4,0%).

Cette hypothèse peut paraître forte. Une dirigeante de la banque centrale (Fed) a estimé en août que la croissance risquait de n'être que d'environ 2% cette année et 3% l'année prochaine. Selon des chiffres publiés par l'agence italienne Ansa, le Fonds monétaire international ne prévoit plus désormais qu'une croissance de 1,6% cette année et de 2,0% en 2012.

D'après l'OMB, le taux de chômage atteindrait 8,2% en moyenne au quatrième trimestre 2012, au moment des élections présidentielle et législatives, soit 0,9 point de moins qu'en juillet 2011.

L'OMB explique que l'amélioration prévue pour 2011 découle «à la fois de recettes plus fortes que prévu et de dépenses moins élevées que ce qui avait été envisagé».

Pour 2012, ses calculs tiennent compte de la «loi de contrôle du budget», le compromis adopté début août par le Congrès et ayant permis de relever le plafond de la dette publique américaine en échange d'engagements sur une réduction des dépenses.

Pour 2011, la prévision de déficit de la Maison-Blanche est moins optimiste que celle publiée le 24 août par le Bureau du budget du Congrès (CBO), qui s'attend à un déficit de 8,5% du PIB.

A plus long terme également, l'OMB est plus prudent que le CBO. Les deux organismes tablent sur un retour du déficit sous la barre de 3% du PIB dès 2014, mais l'OMB le voit évoluer entre 2,2 et 3,0% du PIB de 2016 à 2021 quand la fourchette du CBO va de 1,7 à 2,1%.

Le CBO avait précisé être parti de deux hypothèses: l'expiration fin 2012 de réductions d'impôts accordées par le président George Bush fils au début de la décennie 2000 et prolongées fin 2010 sous la pression des élus républicains, et la réalisation de tous les objectifs d'économies de la loi de contrôle du budget.

Si ces deux conditions n'étaient pas remplies, il pourrait selon cet organisme «en résulter des déficits et une dette bien plus élevés».