Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a évoqué vendredi le risque d'un nouveau dérapage budgétaire pour cause de récession, indiquant qu'il en discutera la semaine prochaine avec la délégation tripartite de l'UE et du FMI surveillant les comptes grecs.

«Nous ne voulons pas renégocier» le plan d'austérité dicté au pays jusqu'en 2015 par ses bailleurs de fonds, la zone euro et le Fonds monétaire international, mais «nous voulons estimer en commun avec la troïka les données macroéconomiques (...) et évaluer les objectifs budgétaires», au vu de la récession pire que prévue, a affirmé le ministre.

S'exprimant lors d'une séance de questions parlementaires, il a réaffirmé tabler désormais pour 2011 sur une contraction du PIB «supérieure à 4,5%», contre une projection de départ de -3,5%, avalisée par l'UE et le FMI mais plombée par la cure d'austérité administrée au pays sous leur tutelle.

Le ministre s'exprimait avant le début, prévu lundi selon son ministère, de la mission de contrôle des comptes grecs par la troïka, la délégation représentant la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le FMI, en vue du déblocage cet automne d'une nouvelle tranche des prêts accordés au pays.

Des experts de ces institutions ont entamé le 18 août la partie technique de cet audit.

«Cela ne signifie pas que nous nous relâchons, que nous révisons nos objectifs à la baisse, nous devons appliquer les mesures votées», de rigueur, «pour être le plus près possible de nos objectifs», a ajouté le ministre.

«Il en va de même pour les privatisations», auxquelles la Grèce doit procéder à marche forcée pour récolter d'ici 2015 la somme de 50 milliards d'euros fixée par ses créditeurs, a ajouté le ministre.

Il a jugé infondées les craintes des médias sur un retard des cessions prévues au vu de la plongée boursière qui réduit la valeur des entreprises privatisables.

Le nouveau plan de redressement grec, adopté en juin après l'échec du premier convenu en mai 2010 avec l'UE et le FMI, prévoit pour 2011 un déficit public de 16,678 milliards d'euros à 7,4% du PIB.