L'économiste américain Nouriel Roubini estime que la probabilité de voir la Grèce et le Portugal devoir quitter la zone euro est encore élevée, malgré les mesures adoptées la semaine dernière par les chefs d'État et de gouvernement réunis à Bruxelles.

L'économiste américain Nouriel Roubini estime que la probabilité de voir la Grèce et le Portugal devoir quitter la zone euro est encore élevée, malgré les mesures adoptées la semaine dernière par les chefs d'État et de gouvernement réunis à Bruxelles.

«J'estime à 30% les chances de la Grèce ou du Portugal de sortir de la zone euro», a-t-il déclaré dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Die Zeit à paraître jeudi.

M. Roubini, qui a à maintes reprises prédit la disparition de la zone euro, estime que le nouveau plan de sauvetage de la Grèce adopté jeudi, assorti de moyens élargis pour le fonds de soutien (FESF) pour se porter à l'aide des pays en difficulté de la zone, ne résout rien.

«Les responsables (européens) assurent que cette opération de sauvetage restera l'exception absolue, mais c'est une illusion. L'Irlande et le Portugal sont également insolvables», déclare-t-il, jugeant que les plans de sauvetage adoptés en fin d'année dernière pour l'Irlande et au printemps pour le Portugal ne seraient pas non plus suffisants.

«L'Irlande devra soit restructurer ses banques soit restructurer ses finances publiques», ajoute-t-il, jugeant que les responsables politiques européens «pourront louvoyer peut-être encore cinq ans», mais qu'ils n'auront ensuite le choix que de «se ranger à des décisions très dures».

Interrogé sur les États-Unis, cet économiste devenu célèbre pour avoir prédit la crise financière de 2008, a admis que le pays n'était en guère meilleure forme.

«Les États-Unis se débattent aussi dans des problèmes graves», déclare-t-il soulignant qu'il y a un besoin urgent d'investissements dans les infrastructures et la formation. Parallèlement, l'endettement privé et public est très élevé».

«Tous les pays industrialisés occidentaux ont des problèmes d'endettement actuellement et malheureusement il n'y a aucune solution rapide à cela», dit-il encore dans cet entretien.