Les dirigeants des pays de la zone euro vont se réunir le 21 juillet à Bruxelles pour un sommet extraordinaire à Bruxelles afin de boucler un nouveau plan d'aide à la Grèce et d'essayer de stopper la contagion de la crise de la dette, a annoncé vendredi le président de l'UE.

«J'ai décidé de convoquer une réunion des dirigeants des États de la zone euro jeudi 21 juillet à 12h (5h, heure de Montréal) à Bruxelles», a déclaré Herman Van Rompuy dans un communiqué.

«Notre ordre du jour sera la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble et le futur financement du programme (d'aide) grec», a-t-il précisé.

«J'ai demandé notamment aux ministères des Finances (de l'Union monétaire) de faire avancer le travail préparatoire» sur ces points, a ajouté M. Van Rompuy.

Le fait que le président de l'UE fixe une date pour la réunion signifie que les pays de la zone euro sont proches d'un accord pour surmonter leurs divergences sur le sujet à l'origine de la récente poussée de fièvre: la mise au point d'un deuxième programme de prêts promis à Athènes pour mettre le pays à l'abri jusqu'à mi-2014, au moins, et la manière d'y faire participer les créanciers privés du pays.

Vendredi, le gouvernement allemand a encore insisté sur la nécessité d'arriver à une solution sur ce point avant d'envisager une réunion au plus haut niveau.

«Ce n'est pas une rencontre en soi qui aidera la Grèce, c'est un nouveau programme», a indiqué à Berlin le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert. «Une réunion n'aura lieu que si «elle fait sens et est nécessaire», a-t-il ajouté.

L'Allemagne, soutenue par les Pays-Bas ou encore la Finlande insistent pour que le secteur privé --banques, compagnies d'assurance et fonds d'investissement-- versent cette fois leur écot.

La Banque centrale européenne (BCE), la France, mais aussi tous les pays de la zone euro actuellement dans le collimateur des marchés, en raison de leur situation budgétaire instable, sont très réservés. Ils redoutent une aggravation de la contagion de la crise.

Plusieurs options sont à l'étude pour financer le deuxième plan d'aide à la Grèce: il est question que le Fonds de secours de la zone euro (FESF) donne au pays les moyens de racheter sa propre dette auprès des investisseurs, de faire en sorte que les créanciers échangent leurs titres obligataires contre d'autres à échéance plus longue, ou encore qu'ils réinvestissent l'argent qu'ils ont prêté à Athènes dans de nouvelles obligations, lorsque les titres arrivent à échéance.

Selon un diplomate, la formule finale pourrait même être une combinaison des trois. Des travaux se poursuivent sur ces points entre les directeurs du Trésor des différents pays de la zone euro.

L'Europe a promis un deuxième plan d'aide à la Grèce, d'un montant similaire au premier de 110 milliards d'euros décidé en 2010 par l'UE et le Fonds monétaire international, mais qui ne suffit déjà plus à éviter la faillite du pays.

Les tergiversations des dirigeants européens depuis des semaines ont créé l'incertitude sur les marchés et contribué aux turbulences depuis une semaine, les taux des emprunts d'État à 10 ans de l'Italie s'envolant.