Les ministres des Finances de la zone euro ont trouvé un accord de principe pour débloquer dès samedi, lors d'une téléconférence, l'aide d'urgence dont la Grèce a besoin pour éviter la faillite immédiate, ont indiqué à l'AFP des diplomates européens.

En revanche, ils n'ont pas encore assez avancé pour conclure un accord ce week-end sur le nouveau plan de sauvetage financier du pays, a ajouté l'un d'entre eux.

Une réunion extraordinaire de l'Eurogroupe sur l'aide à la Grèce était initialement prévue dimanche à Bruxelles. Mais «elle sera remplacée par une conférence téléphonique samedi», a annoncé le service de presse de l'Union européenne.

«On s'est déjà mis d'accord sur le déblocage» de la cinquième tranche des prêts de 110 milliards d'euros sur trois ans octroyés en mai 2010 à Athènes, a déclaré un diplomate, sous couvert de l'anonymat.

Une réunion sur la situation en Grèce des directeurs du Trésor de la zone euro a eu lieu jeudi et vendredi.

Cette décision fait suite à l'adoption par le Parlement grec mercredi et jeudi, par une courte majorité et sur fond de violente contestation dans la rue, d'un programme prévoyant 28,4 milliards d'euros d'économies supplémentaires d'ici 2015 et une rafale de privatisations censées rapporter 50 milliards.

Il s'agissait de la condition posée à Athènes par ses bailleurs de fonds internationaux pour débloquer de nouveaux prêts.

À présent, «il n'y a qu'une décision à prendre, sur la 5e tranche, donc il n'est plus nécessaire pour cela de convoquer les ministres à Bruxelles dimanche. On peut faire cela au téléphone dès samedi», a indiqué pour sa part à l'AFP le porte-parole du président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, Guy Schuller.

«En fait, la réunion avait été programmée à l'origine pour le 3 juillet, car on pensait que le vote au Parlement grec pourrait n'être finalisé que vendredi voire samedi. Maintenant il n'est plus nécessaire d'attendre encore», a-t-il ajouté.

La Grèce a besoin que les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) débloquent les 12 milliards de cette cinquième tranche pour ne pas faire faillite cet été.

Athènes a aussi demandé un nouveau plan de sauvetage financier d'un montant proche de celui de l'an dernier, soit 110 milliards, pour couvrir ses besoins jusqu'en 2014 inclus. Les Européens y sont favorables, mais veulent que les créanciers privés de la Grèce (banques, assurances, fonds d'investissement...) y participent, sur une base volontaire.

Des discussions sont en cours avec ces créanciers pour les impliquer, mais les modalités techniques ne sont pas encore au point. «On va avancer sur ces questions samedi, mais on ne va pas encore conclure d'accord», a expliqué le diplomate. Une autre réunion de la zone euro est prévue le 11 juillet.

Pour le porte-parole de M. Juncker, «les discussions avancent» avec les banques, mais il faudra attendre le 11 juillet pour en savoir plus et peut-être la rentrée de septembre pour finaliser le nouveau programme de soutien.

Le ministre belge des Finances Didier Reynders a pourtant affirmé jeudi que la zone euro devrait définir ce week-end les «grandes lignes» de la participation des créanciers privés au sauvetage de la Grèce, repoussant au 11 juillet la mise au point des détails techniques, dont dépendra la décision des agences de notation de considérer ou non ce plan comme un défaut de paiement d'Athènes.