Les tests de tension auxquels se sont soumises les quatre banques irlandaises survivantes pourraient les forcer à se retrouver sous le contrôle de l'État et augmenter drastiquement les coûts de la crise bancaire, ont averti mercredi des analystes.

L'Irlande est contractuellement obligée de reprendre les importants prêts de ses banques, mais ses faibles perspectives de croissance, minées par des années de réductions de dépenses et de hausses d'impôts, font en sorte qu'il est impossible pour elle d'en assurer les coûts.

Le pays a accepté un sauvetage pour gérer ses pertes mais le nouveau gouvernement fait valoir que cela n'est pas suffisant -et que les investisseurs des banques irlandaises devront assumer de bien plus lourdes pertes.

L'étendue des problèmes devrait être révélée jeudi, lorsque l'Irlande publiera les résultats de ses plus récents tests de tension pour les banques Allied Irish Banks, Bank of Ireland, Irish Life & Permanent et la Educational Building Society. Ces résultats ne devraient, de l'avis de plusieurs, que confirmer le fait que les pertes potentielles estimées l'an dernier -de 76 milliards de dollars- étaient bien trop faibles.

Des économistes croient que le nouveau total pourrait approcher ou dépasser 110 milliards, soit environ la moitié de la totalité de l'économie irlandaise.

Si l'Irlande choisissait la défaillance pour ses dettes bancaires, cela enverrait une onde de choc dans les systèmes financiers à travers le monde. Jusqu'en 2009, les plus grands prêteurs des banques irlandaises étaient des banques britanniques, allemandes et américaines, ainsi que des fonds spéculatifs. En vertu des règles d'assurance sur les créances des banques de l'Irlande et du fonds de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international obtenu en novembre, ces prêts ont commencé à être complètement remboursés.

Une nouvelle aide d'urgence de 80 milliards d'euros représenterait près de 25 000 $ pour chaque homme, femme et enfant dans la République d'Irlande -et environ 63 000 $ pour chaque contribuable au travail.

Ces données ne comprennent pas le montant d'approximativement 180 milliards d'euros que la Banque centrale européenne et la Banque centrale irlandaise fournissent aux banques irlandaise en prêts à court terme. Ces fonds doivent être renouvelés aux deux semaines, et aucune banque irlandaise ne pourrait fonctionner sans eux aujourd'hui.