Pour les institutions financières, le clonage des cartes de débit demeure le problème de fraude le plus préoccupant.



«C'est encore le plus répandu, indique Nathalie Genest, porte-parole de Desjardins. Il y a une solution: la fameuse carte à puce.» Sa puce électronique la rend pratiquement impossible à copier. «Quand elle a été introduite en Europe, la fraude a baissé de 85%.»

La puce savante n'empêche toutefois pas la carte d'être subtilisée, après que le malfaiteur vous ait vu pitonner nonchalamment votre NIP. Vous êtes ensuite victime d'une transaction frauduleuse. Serez-vous indemnisé pour vos pertes?

L'Association des banquiers canadiens, sur son site Web, assure que «lorsque vous utilisez votre carte de débit, vous êtes protégé par le Code de pratique canadien des services de cartes de débit et par les politiques d'Interac, qui vous garantissent un remboursement de la part de votre institution financière au cas où vous devenez victime d'une fraude.»

Mais des nuances s'ajoutent rapidement. On pourrait vous refuser tout remboursement.

«En général, cela survient lorsque le client n'a pas pris les mesures raisonnables pour protéger son NIP, précise Jacques Hébert, directeur de l'ABC pour le Québec. Par exemple, si vous avez marqué votre NIP sur la carte même ou sur un bout de papier que vous avez laissé dans votre portefeuille volé ou perdu, il se peut que vous ne soyez pas remboursé car vous n'avez pas pris les mesures adéquates pour protéger votre NIP.»

Le cas de la carte de crédit

Avec une carte de crédit à bande magnétique, le consommateur a le bénéfice du doute en cas de transaction frauduleuse. Visa, MasterCard et American Express disent pratiquer une politique de responsabilité zéro pour les consommateurs qui seraient victimes d'une transaction frauduleuse avec leur carte de crédit.

Toutefois, la carte de crédit à puce pourrait être défavorable au consommateur si une fraude se produisait malgré son haut niveau de sécurité.

Le détenteur d'une carte de crédit à puce a dorénavant la responsabilité de ne pas divulguer son NIP. Dès lors, la règle qui rend le consommateur responsable des transactions frauduleuses s'il a divulgué son NIP s'appliquera-t-elle? Réponse de l'Association bancaire canadienne: oui.

«Il n'y a pas une balise réglementaire claire qui encadrerait tous les paiements électroniques, qui départagerait clairement les limites de responsabilités de chaque joueur, déplore Charles Tanguay, porte-parole de l'Union des consommateurs. On a un code pour les cartes de crédit, un autre code volontaire pour les paiements de débit. Cette absence de loi-cadre est déplorable, alors qu'aux États-Unis, une telle loi existe depuis les tout-débuts des paiements électroniques.»