Les contours du Plan Nord sont encore flous, mais le ministre des Finances, Raymond Bachand, a mis quelques chiffres sur la table, hier. Pour les cinq prochaines années, Québec prévoit des investissements de 1,2 milliard de dollars dans les infrastructures et de 382 millions dans des mesures sociales destinées aux communautés nordiques.
Ces investissements seront en partie financés par le nouveau Fonds du Plan Nord. Ce dernier sera alimenté en bonne partie par des retombées fiscales liées aux activités économiques sur ce vaste territoire. En clair, Québec prendra une partie de ses revenus fiscaux (235 millions) pour constituer la cagnotte du Plan Nord.
Québec demandera aux entreprises de participer au financement du Fonds, à hauteur de 3,7 millions d'ici 2015-2016. Une contribution leur sera demandée «pour le financement des infrastructures construites essentiellement pour leur bénéfice. Ces contributions prendront la forme d'une tarification à l'utilisation ou d'une contribution propre au financement du projet», peut-on lire dans le plan budgétaire.
Hydro-Québec versera 10 millions par année (50 millions en cinq ans) dans le Fonds du Plan Nord. Ces sommes seront consacrées à des «mesures sociales». «Cette contribution permettra à Hydro-Québec d'améliorer son image de marque par son association aux projets sociaux destinés à améliorer les conditions socioéconomiques des communautés vivant sur le territoire du Plan Nord», note-t-on. Au total, le Fonds du Plan Nord consacrera 166 millions à des mesures sociales; ministères et organismes ajouteront 216 millions.
Des 1,2 milliard d'investissements en infrastructures, 683 millions proviendront du Fonds du Plan nord - en raison de l'amortissement, les dépenses réelles du fonds s'élèveront à 56 millions. Québec financera les 508 millions restants.
Les documents budgétaires évoquent quelques projets: prolongement de la route 167 vers les monts Otish (278,6 millions), réfection de la route 389 entre Baie-Comeau et Fermont (201,5), lien terrestre pour relier le Nunavik au reste du Québec (56,8), projets de port en eau profonde à Whapmagoostui-Kuujjuarapik et de lien terrestre vers Radisson (32,8 millions).
Enfin, le Fonds servira à financer la «prospection d'investissements et la coordination de la mise en oeuvre du Plan Nord» (52 millions en cinq ans).
Au cours des cinq prochaines années, le Fonds du Plan Nord aura des revenus de 289 millions et des dépenses de 274 millions.
Sur la même période, le gouvernement se dit prêt à investir jusqu'à 500 millions de dollars pour participer à des projets privés dans le Nord. Québec entend négocier des prises de participation dans des «projets porteurs et structurants sur le territoire du Nord». Les prises de participation pourront prendre plusieurs formes: coentreprise, achat de capital-actions, débentures convertibles.