Les monarchies du Golfe vont créer un fonds de développement de 20 milliards de dollars pour aider Bahreïn et Oman, deux pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) en proie à des troubles, et gérer «avec fermeté» toute menace contre ses membres, ont-elles annoncé jeudi.

Les six pays arabes du CCG, réunis à Ryad, ont décidé d'«établir un fonds de 20 milliards de dollars pour financer des projets de développement», dont la moitié sera allouée à Bahreïn et l'autre moitié à Oman, selon un communiqué des monarchies lu par le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahayan.

Avec des ressources pétrolières limitées, le Sultanat d'Oman et Bahreïn sont les moins nantis parmi les six pays du CCG.

Le CCG comprend, outre Bahreïn et Oman, en proie à des contestations populaires, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et le Koweït.

Cheikh Abdallah a indiqué que les projets soutenus par le fonds s'étaleraient sur 10 ans.

Un comité de représentants des six membres du CCG a été constitué afin «de concevoir les mécanismes nécessaires pour mettre en place le fonds», a-t-il ajouté, précisant que le comité commencerait ses réunions dans les 15 prochains jours.

Cheikh Abdallah ben Zayed al-Nahayan n'a cependant pas indiqué comment le montant du fonds serait collecté auprès des membres du CCG. Il a dit qu'une équipe d'experts du CCG se réunirait prochainement pour déterminer les projets de développement qui seront financés.

Les pays du Golfe ont par ailleurs promis de faire face «avec fermeté» à toute menace contre la sécurité de chacun de ses membres, alors que les appels pour des réformes se multiplient dans ces riches monarchies pétrolières.

«Le Conseil de coopération du Golfe pense que toute menace contre la sécurité d'un de ses membres porte atteinte à la sécurité de tous les États et sera gérée avec fermeté et ceci immédiatement, sans hésitation», ont dit les membres du CCG.

«Les États du CCG rejettent complètement toute tentative d'interférence étrangère dans ses affaires et déclarent qu'ils refréneront avec fermeté tous ceux qui essaieront de fomenter des clivages confessionnels», ajoutent-ils.

La contestation contre la dynastie sunnite à Bahreïn, petit royaume à majorité chiite, a commencé le 14 février à l'initiative d'un groupe de jeunes qui ont lancé des appels sur Facebook. Le mouvement a ensuite été récupéré par l'opposition.

À Oman, le mouvement, qui a une forte tonalité sociale, mais ne concerne pas la personne du sultan, a commencé fin février.

Des Omanais ont continué mardi à protester à Mascate et à Sohar, au nord de la capitale, estimant «insuffisant» le remaniement ministériel décidé lundi par le sultan Qabous qui a pourtant changé le tiers du gouvernement.

En Arabie saoudite, par ailleurs, trois manifestants chiites ont été blessés à Al-Qatif, dans l'est du pays, par des tirs de la police qui tentait de disperser un rassemblement demandant la libération de prisonniers, a indiqué à l'AFP un témoin.

La presse koweïtienne avait évoqué début mars un projet de plan d'aide en discussion parmi les pays du Golfe visant à améliorer les conditions économiques et sociales à Bahreïn et à Oman, créer des emplois et moderniser les services publics.

Il préconisait également que les demandeurs d'emploi omanais et bahreïnis aient la priorité dans les quatre autres pays du Golfe.