Assoiffés de métaux, les Chinois ont choisi d'élargir leurs méthodes de participation aux projets miniers d'ici. Non seulement acceptent-ils maintenant de se contenter d'une participation au capital des minières, mais ils sont prêts à s'engager beaucoup plus tôt dans les projets.

Le cas Nemaska

Nemaska Exploration [[|ticker sym='V.NMX'|]], qui a découvert un gisement de lithium près du village cri de Nemaska, a accueilli un actionnaire chinois majeur dans la société au début de l'année.

Chengdu Tianqi Industry Group Co., apparentée au plus important fournisseur de lithium pour piles en Chine, a acquis 10% des actions pour environ 3,7 millions de dollars.

Les deux parties négocient une entente afin que la société de Québec puisse fournir annuellement 100 000 tonnes d'un concentré que Tianqi pourrait transformer en carbonate de lithium, utilisé dans les piles.

Le projet Whabouchi, de Nemaska, devrait pouvoir livrer ses premières tonnes de concentré à la fin de 2012 par l'entremise du port de Saguenay, à La Baie.

Il y a quelques années, les Chinois auraient exigé de mettre directement la main sur 50% du projet, par exemple, puis auraient créé un partenariat pour la production. «On ne souhaitait pas cela, explique le président et chef de la direction, Guy Bourassa. Parce qu'à un certain moment, le partenaire cherche seulement à diluer ta participation dans le projet et devient en quelque sorte un concurrent.»

Nemaska est entré en contact avec Tianqi en juillet 2010, dans le cadre d'une mission québécoise en Asie. Nemaska venait à peine de terminer son premier calcul de ressources, qui a révélé la présence de quelque 10 millions de tonnes de minerai à une teneur de 1,62% de lithium.

Les Chinois se sont engagés avant même la publication de l'étude économique préliminaire, en janvier. «Auparavant, ils attendaient généralement qu'un projet soit rendu assez près de la production pour sauter dans l'aventure», souligne M. Bourassa, dans une entrevue en marge du congrès de l'Association des prospecteurs et entrepreneurs miniers du Canada (PDAC).

Dominique Doucet, PDG de Ressources Sirios [[|ticker sym='V.SOI'|]], note aussi l'engouement des Asiatiques pour des projets d'exploration plus grassroots. Une nouveauté, souligne-t-il. «Même plus besoin d'avoir une estimation de ressources pour attirer leur attention.»

Le cas Exploration Midland

C'est ce qu'a pu constater Exploration Midland [[|ticker sym='V.MD'|]]. En mars dernier, la société d'État japonaise Japan, Oil, Gas and Metals National Corporation (JOGMEC) a acquis une option de 50% sur son projet de terres rares Ytterby.

Situé à proximité de celui de Quest Rare Minerals, à 200 kilomètres au nord-est de Schefferville, le projet n'affiche toujours aucune ressource officielle.

«Les Japonais sont entrés juste avec la géologie, les sédiments, la radiométrie», note le président de Midland, Gino Roger.

Nemaska (NMX, 0,53$), Sirios (SOI, 0,09$) et Midland (MD, 1,89$) sont toutes trois cotées au TSX Croissance.