La mine Canadian Malartic, d'Osisko (T.OSK), sera gigantesque: une fosse de 2 kilomètres sur 900 mètres dont seront extraites 55 000 tonnes chaque jour. Royal Nickel (T.RNX), qui développe un projet à l'ouest d'Amos, songe à quelque chose de plus gros encore: une fosse de 3,75 km sur 1,2 km et le traitement de 100 000 tonnes de minerai quotidiennement.

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En fait, la petite société torontoise (150 millions en capitalisation boursière) a en main le projet Dumont, qui pourrait devenir la quatrième plus importante mine de nickel de la planète.

Le minage à ciel ouvert est de mise en raison de la faible teneur du gisement, à 0,27% de nickel. À la mine souterraine Raglan, exploitée par Xstrata dans l'extrême nord du Québec, la teneur est d'environ 2,8%.

Royal Nickel veut déposer une étude de préfaisabilité avant la fin de l'année pour le projet Dumont. Puis aller chercher un partenaire qui pourra investir les quelque 2,3 milliards US nécessaires à la réalisation du projet. Comme dans les autres métaux industriels, les Asiatiques sont dans la ligne de mire. Un investisseur chinois détient déjà 3% des actions de la société.

Royal Nickel anticipe une production annuelle de 64 500 tonnes de nickel, ou 142 millions de livres, pendant 25 ans. Selon l'évaluation économique préliminaire, effectuée avec un prix de la ressource à 7,50$US la livre, le projet pourrait générer des bénéfices annuels de 446 millions US, avant impôt, intérêts et amortissements. Le nickel se vend actuellement autour de 12,50$US la livre.

Le projet Dumont pourrait créer quelque 500 emplois pendant les opérations. Royal Nickel a déjà tenu des séances d'information dans la région d'Amos au cours du dernier mois et compte créer un comité consultatif pour suivre l'avancement du projet. «Il est important pour nous d'inclure les préoccupations de la population dès l'étude de préfaisabilité», explique Alger St-Jean, vice-président de l'exploration, rencontré au congrès de l'Association des prospecteurs et développeurs miniers du Canada (PDAC).

À son entrée sur le TSX à la mi-décembre, le titre de Royal Nickel est passé en moins de trois semaines de 1,85$ à 2,80$, avant de redescendre lentement à son niveau initial. Il se négociait à 1,71$ hier en fin de séance.

Nunavik Nickel en 2012

Près de la mine Raglan, Jien Canada Mining, détenu à 75% par la chinoise Jilin Jien Nickel et à 25% par la minière canadienne Goldbrook Ventures, est en train de construire la mine Nunavik Nickel. Ce projet était développé par la junior québécoise Canadian Royalties jusqu'à la crise financière.

Pour l'instant, le projet compte 22 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 0,93% de nickel. Mais Jien Canada a procédé à de nouveaux forages en 2010. Ils seront pris en compte dans une étude de faisabilité révisée qui devrait être publiée au deuxième trimestre. La société anticipe une mise en production au début de l'été 2012.