L'Autorité des marchés financiers (AMF) vient de déposer une série d'accusations liée à Tanzanite, cette organisation d'épanouissement personnel des Laurentides qui s'est terminée par le suicide de son principal dirigeant, Nil Lapointe.

Globalement, 144 chefs d'accusation ont été déposés contre trois individus et une entreprise. Le bras droit de Nil Lapointe, Claudé Hamel, est celui qui a le dossier le plus lourd. L'AMF porte 119 chefs d'accusation contre lui pour avoir aidé Tanzanite à recueillir des fonds sans prospectus et avoir agi comme courtier sans permis. Elle lui réclame des amendes totalisant 1,8 million de dollars.

500 investisseurs

Après enquête, l'AMF estime qu'environ 500 investisseurs ont été floués dans cette affaire. Le principal dirigeant de Tanzanite, Nil Lapointe, était perçu par certains comme un gourou, capable de procurer à ses fidèles des rendements de 2 à 5 % par mois.

Depuis 2006, les investisseurs se faisaient répéter que leurs fonds étaient soi-disant bloqués en Europe par la banque centrale. Leurs espoirs de revoir leur argent se sont évaporés avec le suicide de leur mentor, en février 2010.

Selon l'AMF, les investisseurs prêtaient généralement 10 000$ chacun à Tanzanite. Leurs intérêts étaient réinvestis ou payés en argent comptant. Certains se sont vu offrir la possibilité de transférer un montant minimal de 50 000$ de leur REER dans un fonds collectif. Ce placement devait procurer des intérêts supérieurs grâce à des investissements dans le marché du vin ou dans des débentures par l'entremise d'une société du Panama.

En plus de Claudé Hamel, l'AMF poursuit l'adjointe de Nil Lapointe, Carole Bellemare, de même que Bernard Dropsy, président de CD2i Coopérative de services en développement international. Carole Bellamere se voit réclamer 85 000$ (neuf chefs d'accusation) et Bernard Dropsy, 170 000$ (10 chefs d'accusation). La coopérative CD2i est aussi visée par des accusations et des amendes (6 chefs, 150 000$).

L'AMF estime que les investisseurs ont perdu 3 millions de dollars dans cette affaire, une somme beaucoup moins importante que les premières estimations des investisseurs contactés par La Presse l'an dernier (15 millions). L'AMF n'a pas retrouvé d'argent.

Les personnes visées par l'AMF n'ont pas encore été trouvées coupables par un juge. Leur procès en Cour du Québec aura lieu au cours des prochains mois.