Métro-boulot-dodo, ennui? Si votre carrière stagne ou qu'elle est devenue synonyme de monotonie, vous rêvez peut-être de retourner sur les bancs d'école pour améliorer votre sort ou carrément changer de carrière. Mais comment financer un retour aux études? Grâce au Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP), il y a une solution.

Ce régime a été mis en place pour encourager les Canadiens à étudier. Il permet d'utiliser une partie de votre REER pour retourner aux études, et ce, sans conséquences fiscales. Toutefois, comme on ne peut pas tout avoir, on doit se rappeler que ces retraits ont une incidence sur les rendements générés dans le REER, puisque durant la période où l'argent est à l'extérieur du celui-ci, il ne peut pas fructifier.

«Par contre, actuellement, comme les taux d'intérêt sont bas, ces pertes ne sont pas très importantes, et elles pourraient être largement compensées si les études menées permettent d'aller chercher des revenus plus élevés dans l'avenir, dit Jean-Rémy Deschênes, responsable affaires, Gestion du patrimoine, au Mouvement Desjardins. Au-delà de la satisfaction personnelle que l'on peut retirer d'un retour aux études, cela peut valoir la peine sur le plan financier.»

Car le jeu des études en vaut la chandelle. Selon Statistique Canada, le revenu annuel médian des gens qui détenaient un baccalauréat en 2006 était de 56 048$, tandis qu'il était de 37 403$ chez les détenteurs d'un diplôme d'études secondaires.

«C'est une différence appréciable, et puisque le gouvernement vous permet de retirer des sommes de votre REER sans conséquence fiscale à l'intérieur de certaines limites, pourquoi ne pas s'en prévaloir?» ajoute M. Deschênes.

Cependant, de l'avis de Charles Riopel, directeur, Service Réseau et Service Privilège, à Courtage direct Banque Nationale, il est préférable d'utiliser nos épargnes non enregistrées pour financer nos études avant d'aller puiser dans le REER, question de minimiser l'impact sur notre bas de laine.

Remboursement

Comme l'objectif premier d'un REER est d'économiser en vue de sa retraite, il est évidemment obligatoire de rembourser toutes les sommes qu'on y aura puisées dans le cadre d'un REEP. Ce remboursement commence lorsqu'arrive la première des deux échéances suivantes: deux ans après le dernier retrait admissible ou encore cinq ans après le premier retrait.

Les sommes prélevées doivent être remboursées au REER sur une période maximale de 10 ans, à raison de 10% du total par an au minimum. Si l'utilisateur n'est pas en mesure de rembourser le minimum requis en entier, il sera alors imposé sur les sommes qui auraient dû être remboursées cette année-là.

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Les règles de base du REEP

Le retrait maximum autorisé est de 10 000$ par année civile, mais de 20 000$ au total en quatre ans.

> On peut participer au REEP plus d'une fois, à condition d'avoir fini de rembourser l'argent prélevé au REER dans le cadre d'un REEP précédent.

> Le REEP ne peut pas servir à financer les études de vos enfants, mais il peut servir à financer celles de votre conjoint.

> Les sommes retirées du REER dans le cadre du REEP ne sont pas imposables.

> Il faut vous assurer, quand vous participez au REEP, que toutes les conditions d'admissibilité sont remplies, sinon vous pourriez être obligé de payer de l'impôt sur les sommes retirées de votre REER.

> Les conditions principales sont d'être résidant du Canada, d'être détenteur d'un REER, d'être inscrit à temps plein dans un programme de formation admissible (ou à temps partiel si vous êtes une personne handicapée) et d'avoir moins de 71 ans l'année où vous participez.

> Les programmes de formation admissibles sont la grande majorité des programmes offerts par un établissement d'enseignement agréé, soit un collège, une université ou un établissement d'enseignement reconnu aux fins du montant pour droits de scolarité ou du montant relatif aux études dans votre déclaration de revenus. Le programme doit durer un minimum de trois mois consécutifs et exiger que l'étudiant consacre au moins 10 heures ou plus par semaine aux cours ou aux travaux, ce qui n'inclut pas le temps d'étude.

> Toute cotisation à un REER doit demeurer dans le compte au minimum 90 jours avant de pouvoir être utilisée dans un REEP, à défaut de quoi les retraits seront imposables. «Il faut s'assurer que les sommes aient été déposées depuis au moins 90 jours, pour éviter des conséquences fiscales désagréables», dit Jean-Rémy Deschênes. - Caroline Rodgers