Au fil des ans et des placements, Karine Vanasse en était venue à considérer la conseillère financière Carole Morinville presque comme une amie.

Aujourd'hui, rien ne va plus, et l'actrice de 26 ans vient de s'adresser à la Cour supérieure dans l'espoir de récupérer les 125 000$ qu'elle a confiés à Mme Morinville en janvier dernier, et qui ont disparu. En fait, Mme Morinville aurait pris cet argent pour rembourser une autre cliente, dans ce qui apparaît être un stratagème à la Ponzi sur lequel l'Autorité des marchés financiers a entrepris une enquête. En juillet dernier, la Chambre de sécurité financière a radié provisoirement Morinville, et le Bureau de décision et de révision en valeurs mobilières a par la suite gelé ses comptes en banque.

Mme Vanasse est l'une des 27 victimes alléguées, dont certaines ont été recrutées dans le milieu des artistes.

Dans les documents déposés au palais de justice de Montréal, Mme Vanasse signale qu'elle a commencé à faire affaire avec Mme Morinville il y a environ 10 ans. Celle-ci lui a fourni des produits d'assurances individuelles et des placements de fonds auprès d'assureurs. Mme Vanasse raconte qu'un lien de confiance s'était établi et que celui-ci s'approchait même de l'amitié. En 2009, la jeune actrice a été invitée au mariage de Mme Morinville avec Roberto Diano.

Le 20 janvier dernier, par l'intermédiaire de Mme Morinville, Mme Vanasse a vendu un condo, ce qui lui a laissé un gain de 125 000$. Elle a accepté de confier cet argent à Mme Morinville, qui devait le placer auprès de la Financière Manuvie. Mme Vanasse a été un peu étonnée que Morinville lui demande de faire le chèque au nom de sa propre société (Gestion 9068-3442 inc.), mais comme elle avait confiance, elle a acquiescé. L'actrice avait bien autre chose en tête, puisqu'elle était à quelques heures de son départ pour Cuba, où elle allait tourner un film pendant une soixantaine de jours.

En juin dernier, Mme Vanasse a été avisée de l'enquête de l'AMF au sujet de Morinville. Elle a alors tenté d'obtenir des explications auprès de la conseillère financière. Cette dernière lui a fait parvenir un document maison, faisant état d'un placement de 125 000$, sans indiquer à quel endroit il avait été investi. Mme Vanasse a tenté sans succès, par la suite, de récupérer ses fonds.

La poursuite de Mme Vanasse vise également l'époux de Mme Morinville, sa collaboratrice, Annie Berger, ainsi que deux sociétés à numéro, dont l'Agence Carole Morinville.