Pour financer le réseau de la santé, le gouvernement Charest crée un impôt santé de 200 $ par année par contribuable qui entre en vigueur dès cette année. Au cours des prochaines années, le gouvernement a aussi l'intention d'introduire une franchise santé, une sorte de « ticket modérateur » nouveau genre.

« Tout le monde bénéficie (du réseau de santé), tout le monde doit payer », dit le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand.

Le gouvernement Charest limitera la hausse des dépenses en santé à 5,0% par année au cours des quatre prochaines années. Le budget de la santé, qui représente 45% des dépenses du gouvernement, a augmenté de 6,0% et 5,3% au cours des deux dernières années.

Le nouvel impôt santé coûtera 25 $ par adulte cette année, 100$ en 2011 et 200$ en 2012. À terme, il rapportera 945 millions de dollars par année au gouvernement, qui le placera dans un fonds distinct dédié au réseau de la santé. « Les gens sont parfois prêts à payer plus s'ils savent où va l'argent », dit le ministre québécois de la Santé, Yves Bolduc.

Le Parti québécois dénonce le caractère inéquitable de « la taxe Charest sur la santé ». « C'est une taxe hautement régressive, inéquitable et devenue nécessaire en raison de la mauvaise gestion du gouvernement », dit Nicolas Marceau, critique du Parti québécois en matière de finances publiques.

Au cours des prochaines années, le gouvernement Charest compte aussi imposer une franchise santé aux contribuables. Le principe : le gouvernement calculera le nombre de visites médicales d'un contribuable, qui lui seront facturés dans sa déclaration de revenus. Contrairement au ticket modérateur imposé directement à l'hôpital, la franchise santé ne contrevient pas à la Loi canadienne sur la santé, selon Québec.

Même s'il n'a pas dévoilé officiellement d'échéancier pour l'introduction de sa franchise santé, le gouvernement Charest prévoit déjà des revenus additionnels en santé de 50 millions en 2012-2013 et 500 millions en 2013-2014. Selon le rapport Castonguay, une franchise de 25$ par visite médicale rapporterait 600 millions par année au gouvernement.