L'ex-financier Earl Jones a écopé, lundi, d'une peine de 11 années d'emprisonnement, lui qui avait plaidé coupable, à la mi-janvier, à deux accusations globales reliées à des fraudes de plus de 50 millions.

La juge Hélène Morin, de la Cour du Québec, a ainsi respecté les suggestions de la Couronne et de la défense, qui avaient toutes deux proposé d'imposer à l'ex-financier une peine de 11 ans d'emprisonnement. «Pendant que les victimes d'Earl Jones ont passé leurs vies à épargner pour une retraite confortable et heureuse ou pour s'assurer que leurs familles n'aient pas de fardeau financier, l'accusé a passé les meilleures années de sa vie en profitant luxueusement de leur argent», a déclaré d'entrée de jeu la juge Morin.

L'homme de 67 ans avait mis au point un stratagème à la Ponzi qui aura duré de 1982 à 2009. Durant toute la période qu'a duré le stratagème, Jones n'a pas investi un seul cent de l'argent que 158 petits investisseurs lui ont confié.

Pendant la lecture du jugement, jamais Earl Jones n'a regardé les victimes présentes dans la salle. Beaucoup d'entre eux ont perdu les économies d'une vie et aucune somme n'a été récupérée à ce jour. La juge Morin a rappelé que toutes les victimes souffrent maintenant d'insomnie, que la plupart ont vu leur santé se détériorer rapidement. D'autres prennent désormais des anti-dépresseurs, et certains ont même eu des pensées suicidaires.

Il y a un mois, après le plaidoyer de culpabilité de son client, Me Jeffrey Boro avait lu une déclaration de l'accusé dans laquelle Jones se disait désolé: «J'ai ruiné vos vies, de même que celles de ma famille, et je vivrai avec cette terrible tragédie pour toujours.»

Me Boro avait aussi souligné que son client était «dévasté» et «dépressif» à la suite de cette affaire.

 

Avec La Presse Canadienne