La femme d'Earl Jones n'aura pas contesté longtemps. Lundi matin, elle a abandonné toute tentative de récupérer sa part de la vente des condos du couple Jones, achetés avec l'argent des victimes.

Le syndic RSM Richter avait déposé une requête à la Cour supérieure à ce sujet la semaine dernière. Maxine Heayberd Jones - en instance de divorce - soutenait qu'elle avait droit à la moitié des deux condos du Québec et du condo floridien et à 100% du condo de Hyannis, au Massachussetts.

De son côté, le syndic affirmait que le fruit de la vente des quatre condos devait revenir aux victimes, puisqu'ils ont été achetés et entretenus avec leur argent.

Le syndic devait rencontrer Mme Jones pour discuter de la question, lundi matin. C'est finalement son avocat qui s'est présenté à la rencontre et qui a annoncé que Mme Jones renoncerait à sa part. L'information nous a été confirmée par Gilles Robillard, le responsable du dossier chez RSM Richter.

Selon nos estimations, les quatre condos pourraient être vendus environ deux millions de dollars, peut-être plus. De ce montant devront toutefois être soustraites les importantes dettes hypothécaires qui grèvent ces immeubles.

Le fruit de la vente sera donc nettement insuffisant pour rembourser les 158 victimes, qui ont perdu entre 40 et 75 millions, selon différentes estimations. Rappelons que le 15 janvier, Bertram Earl Jones a plaidé coupable de fraude. Il pourrait écoper de 11 ans de prison.

Avant de céder, Maxine Heayberd Jones voulait que le syndic prouve que les victimes ont les pleins droits sur les propriétés. Le syndic a essentiellement répliqué qu'à tout événement, il pourrait mettre Mme Jones en faillite pour récupérer l'argent des investisseurs, puisque les éléments prouvant que son train de vie était financé avec leur argent étaient abondants.

Comme une telle faillite aurait eu pour effet de faire saisir sa part des condos, mieux valait la céder immédiatement sans tracas juridiques.

En novembre, dans son témoignage devant le syndic, Maxine Jones affirmait qu'elle s'occupait de payer les dépenses mensuelles du couple sans poser de question sur la provenance des fonds. Les chèques mensuels de son mari pour de telles dépenses, qui variaient entre 10 000 $ et 35 000 $ par mois, portaient l'en-tête «Earl Jones in Trust», selon le syndic. Il s'agit du fameux compte bancaire où était détourné l'argent des investisseurs.