En raison des alléchants crédits d'impôt accordés par Québec et Ottawa, les deux fonds de travailleurs demeurent des incontournables de la campagne REER.

Alors que le Fonds de solidarité de la FTQ rapportait un compétitif rendement de 11,7%, Fondaction de la CSN décevait avec un modeste rendement de 4,8% pour la période allant du 1er décembre 2008 au 30 novembre 2009. Profitant eux aussi de la hausse boursière des trois derniers trimestres, les deux fonds syndiqués ont pu récupérer une partie des pertes subies en 2008.

Pour lui permettre d'attirer plus d'investisseurs, le gouvernement Charest a bonifié le crédit d'impôt provincial de Fondaction, celui-ci passant de 15% à 25% de la somme investie. C'est donc dire que Fondaction offre maintenant des crédits totaux de 40%, avec 15% au fédéral.

Solidement assis sur un actif global de 7 milliards, et un actionnariat de 571 000 travailleurs, le Fonds de solidarité continue d'offrir ses crédits d'impôts de 30%, soit 15% du fédéral et 15% du provincial. Le Fonds FTQ dispose d'un actif 10 fois plus élevé que Fondaction et compte six fois plus d'actionnaires.

Il va de soi que le seul véritable attrait des deux fonds de travailleurs porte exclusivement sur les généreux crédits d'impôts offerts en sus des déductions fiscales accordées en vertu des placements REER.

Forcés d'investir 60% de leur actif dans des PME québécoises, les deux fonds de travailleurs représentent forcément un placement à risque élevé. Et ils sont en outre contraignants puisqu'il faut les conserver jusqu'à la retraite ou pré-retraite.

Voilà pourquoi je les recommande surtout aux gens qui approchent de leur retraite ou pré-retraite.

Si vous êtes à 25 ans de votre retraite, force est d'admettre que le 30% ou le 40% de crédits d'impôt représentent des peccadilles (1% et des poussières) sur la base annualisée. Par contre, si vous êtes à trois ans de votre retraite ou pré-retraite, le coussin de protection annuelle passe à 9% ou plus.

Pour minimiser le risque d'un investissement dans les fonds de travailleurs, je propose de réinvestir dans un REER traditionnel les économies d'impôts que ces fonds procurent.