Au nombre des plus populaires véhicules de placement REER de la dernière décennie, on retrouve en tête de lice les CPG boursiers vendus par les institutions bancaires et les billets boursiers distribués par les maisons de courtage. Vaut-il encore la peine d'y investir nos épargnes ?

Avant de me prononcer, faisons une brève rétrospective.

Ces placements promettaient le meilleur des deux mondes : le détenteur des CPG et billets boursiers pouvait ainsi profiter de la performance de la Bourse, et ce sans courir le moindre risque de perdre un cent du capital investi.

Boursicoteurs malmenés

Avec une telle promesse des institutions financières, il fut relativement facile de convaincre les petits boursicoteurs et les grands néophytes de la Bourse qu'ils allaient mettre la main sur un placement en apparence miraculeux.

Et elles en ont vendus des CPG et billets boursiers pour des dizaines et des dizaines de milliards de dollars. Juste au Québec, le Mouvement Desjardins en a distribués à sa clientèle pour plus 9,5 milliards.

L'autre très important acteur québécois dans cette gamme de produits boursiers à capital protégé est la Banque Nationale (et sa filiale la Financière Banque Nationale). Si l'on se base sur les nombreuses émissions effectuées lors de la décennie, elle en a écoulés autant que Desjardins, sinon plus.

Notez que toutes les institutions bancaires et maisons de courtage ont largement participé à populariser les CPG et billets boursiers. Même Épargne Placements Québec a son CPG boursier, du nom de « Obligations boursières ».

Question

La grande question : les détenteurs des CPG et billets boursiers ont-ils fait l'argent ?

Eh bien, la grande majorité des émissions effectuées jusqu'en 2008 n'ont rien rapporté à leurs détenteurs.

Dans les faits, tout allait rondement jusqu'en octobre 2007, moment où Wall Street atteignait son sommet historique de tous les temps. Et du côté de la Bourse canadienne, on engrangeait des profits sur papier jusqu'à la fin du printemps 2008.

Puis, bang ! La bulle immobilière américaine (et ses subprimes d'hypothèques à risques) éclate.

Résultat : les marchés boursiers coulent à pic, les indices perdant de 50 à 60% de valeur.

Et les détenteurs des CPG et billets boursiers se ramassent avec des placements qui ne rapportent plus un cent.

Malgré la piètre performance passée des CPG et billets boursiers, les institutions reviennent à la charge avec de nouvelles émissions. Desjardins et Banque Nationale restent fort actives dans ce type de véhicule de placement. Épargne Placement Québec essaie pour sa part de tirer son épingle du jeu avec ses Obligations boursières à capital protégé.